Sans l'insistante recommandation de ma libraire favorite, je n'aurais probablement pas acquis et lu Je ne reverrai plus le monde de
Ahmet Altan, traduit par Julien Lapeyre de Cabanes. Et ça aurait été bien dommage.
Du fond de sa geôle turque, feuillet après feuillet,
Ahmet Altan a fait sortir ce témoignage incroyable sur une justice du XXI siècle aux relents arbitraires dignes du Moyen Âge. Journaliste et romancier, Altan est incarcéré à perpétuité pour complotisme et tentative de putsch. Loin d'être abattu ou résigné, il choisit la lutte par l'acceptation, l'évasion par le rêve, la survie par la poésie, le salut par l'écriture. Il choisit d'être un écrivain avant d'être un prisonnier, c'est-à-dire « d'être ni là où je suis, ni là où je ne suis pas ».
C'est beau, c'est fort, c'est marquant. Témoignage de politique internationale, essai philosophique, tranches de poésie, fulgurances littéraires… Les angles ne manquent pas pour apprécier ce livre, procurant pour ses futurs lecteurs autant d'occasions de s'y plonger sans tarder.
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