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Critique de Chestakova


Ahmet Altan pourrait hurler à la mort comme le font les chiens. Arrêté au lendemain de la tentative de coup d'état de juillet 2016 contre Recep Erdogan en Turquie, condamné sans aucune preuve, il refuse le cri et les larmes et choisi de rester un homme libre que le crime ne peut atteindre dans l'essentiel de son être.
Entre les quatre murs de sa cellule, il se bat.
Il se bat pour rester debout, pour garder sa part de lumière, sa force de vie, son identité intacte. Il se bat pour dire non, pour rester entier, ne pas fléchir, ne pas tomber, refuser la cigarette du geôlier, refuser la facilité d'un dieu.
Il s'accroche aux images, il s'accroche aux rêves : il marche dans la neige, il réapprend à compter le temps pour mieux l'oublier, il contemple les mimosas sur la photo du mur. Il regarde les autres : barbier, tailleur, codétenus, il sait s'émouvoir et partager.
Ce livre rejoint les grands écrits de résistance face à la force qui broie et tue.
L'auteur démontre comment, la dignité, l'intelligence intérieure, la poésie, l'imagination, peuvent avoir raison des barbares.

« J'écris cela dans une cellule de prison.
Mais je ne suis pas en prison.
Je suis écrivain.
Je ne suis ni là où je suis, ni là où je ne suis pas.
Vous pouvez me jeter en prison vous ne m'enfermerez jamais.
Car comme tous les écrivains, j'ai un pouvoir magique : je passe sans encombre les murailles. »

Après plus de mille jours dans les prison d'Erdogan, Ahmet Altan a été libéré en 2019.
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