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Citations sur Anthologie poétique amoureuse (13)

Au bout de l’amour

Au bout de l’amour il y a l’amour.
Au bout du désir il n’y a rien.
L’amour n’a ni commencement ni fin.
il ne naît pas, il ressuscite.
il ne rencontre pas. Il reconnaît.
il se réveille comme après un songe
dont la mémoire aurait perdu les clefs.
il se réveille les yeux clairs
et prêt à vivre sa journée.
Mais le désir insomniaque meurt à l’aube
après avoir lutté toute la nuit.

Parfois l’amour et le désir dorment ensemble.
Et ces nuits-là on voit la lune et le soleil.

(Liliane Wouters)
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La torche

Je vous aime, mon corps, qui fûtes son désir,
Son champ de jouissance et son jardin d’extase
Où se retrouve encor le goût de son plaisir
Comme un rare parfum dans un précieux vase.

Je vous aime, mes yeux, qui restiez éblouis
Dans l’émerveillement qu’il traînait à sa suite
Et qui gardez au fond de vous, comme en deux puits,
Le reflet persistant de sa beauté détruite.

Je vous aime, mes bras, qui mettiez à son cou
Le souple enlacement des languides tendresses.
Je vous aime, mes doigts experts, qui saviez où
Prodiguer mieux le lent frôlement des caresses.

Je vous aime, mon front, où bouillonne sans fin
Ma pensée à la sienne à jamais enchaînée
Et pour avoir saigné sous sa morsure, enfin,
Je vous aime surtout, ô ma bouche fanée.

Je vous aime, mon cœur, qui scandiez à grands coups
Le rythme exaspéré des amoureuses fièvres,
Et mes pieds nus noués aux siens et mes genoux
Rivés à ses genoux et ma peau sous ses lèvres.

(Marie Nizet)
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Celle que j’aime

Celle que j’aime habite un miroir
Comment pourrais-je la rejoindre
Dans ce fracas d’astres glacés
Moi qui n’ai pas trop de silence
Pour ne ressembler qu’à moi-même

Aux marches blanches du sommeil
Glisserai-je ton ombre sans mémoire
Vers ce château de solitude
Défendu par tant d’oiseaux noirs

Pour monter jusqu’à son sourire
Sans déranger cette eau profonde
Qui le préserve de mourir
Il me faudrait être la nuit
Et ne plus savoir d’où je viens.

(Marcel Béalu)
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Jouissance

Aujourd’hui dans tes bras j’ai demeuré pâmée,
Aujourd’hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur
Et je cède aux transports dont mon âme est charmée.

Ta flamme et ton respect m’ont enfin désarmée;
Dans nos embrasements, je mets tout mon bonheur
Et je ne connais plus de vertu ni d’honneur
Puisque j’aime Tirsis et que j’en suis aimée.

Ô vous, faibles esprits, qui ne connaissez pas
Les plaisirs les plus doux que l’on goûte ici-bas,
Apprenez les transports dont mon âme est ravie!

Une douce langueur m’ôte le sentiment,
Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant,
Et c’est dans cette mort que je trouve la vie.

(Marie-Catherine-Hortense de Villedieu)
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Nos corps
sont soudés l’un à l’autre

La même formule d’algèbre
dans le sang
nous nous multiplions
sous notre peau commune
l’univers s’étire et se dilate.

(Anise Koltz)
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Odelette

Si j’ai parlé
De mon amour, c’est à l’eau lente
Qui m’écoute quand je me penche
Sur elle; si j’ai parlé
De mon amour, c’est au vent
Qui rit et chuchote entre les branches;
Si j’ai parlé de mon amour, c’est à l’oiseau
Qui passe et chante
Avec le vent;
Si j’ai parlé,
C’est à l’écho.
Si j’ai aimé de grand amour,
Triste ou joyeux,
Ce sont tes yeux;
Si j’ai aimé de grand amour,
Ce fut ta bouche grave et douce,
Ce fut ta bouche;
Si j’ai aimé de grand amour,
Ce furent ta chair tiède et tes mains fraîches.
Et c’est ton ombre que je cherche.

(Henri de Régnier)
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Le baiser

Comme une ville qui s’allume
Et que le vent vient d’embraser,
Tout mon corps brûle et se consume,
J’ai soif, oh! j’ai soif d’un baiser.

Baiser de la bouche et des lèvres
Où notre amour vient se poser,
Plein de délices et de fièvres,
Ah! j’ai soif, j’ai soif d’un baiser!

Baiser multiplié que l’homme
Ne pourra jamais épuiser,
Ô toi, que tout mon être nomme,
J’ai soif, oui, j’ai soif d’un baiser.

Fruit doux où la lèvre s’amuse,
Beau fruit qui rit de s’écraser,
Qu’il se donne ou qu’il se refuse,
Je veux vivre pour ce baiser.

Baiser d’amour qui règne et sonne
Au cœur battant à se briser,
Qu’il se refuse ou qu’il se donne,
Je veux mourir de ce baiser.

(Germain Nouveau)
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La saison des herbes

L’air est libre

Les chemins sentent l’orange
Le soleil s’allonge en robe de safran

C’est la saison du rire et des herbes
Ô mon amour aux cent patiences
Ce soir tout est une première fois.

(Andrée Chedid)
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Au bois rêvant

C’est dans mes songes la très belle qui repose
Dans ses sourires et ses saintes ombres close
Avec ses yeux pensifs et ses mains de caresse.

C’est dans mes songes la très belle qui se joue
Et douce qui m’appelle et blonde qui me noue,
Avec ses yeux lascifs et ses mains de caresse.

C’est dans mes songes la très belle qui m’écoute
Et boit ma plainte triste et lente goutte à goutte
Avec ses yeux bleus et ses mains de baisers roses.

C’est dans mes songes la très belle et la très sage,
En mes songes ses yeux, ses mains et son visage
De roses au soleil, de soleil dans ses roses.

(Charles Van Lerberghe)
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Accords

Ton corps poème de la terre et de l’eau
écriture du désir jamais achevé
alors que la page blanche se consume entre tes doigts

Ton corps
s’il demeure
c’est dans la transparence
au plus clair du jour
avivant la soif des rivières.

Pays tant de fois abordé
terre si souvent ensemencée,
tel est ce corps
plage soyeuse
où la pluie
et le feu
se marient.

Ton corps s’ouvre
que le temps ignore.

Ta nudité
est celle de l’aube :
la rosée
lui rend
grâce.

Ployé, arqué
jusqu’à craquer l’horizon
ton corps
signe son passage
à même
la lumière.

(Marie Nizet)
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