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Critique de MpiMlire


Trois histoires d'une tristesse absolue et absolument révoltantes s'entrelacent dans une atmosphère oppressante. Elles racontent quelques mois de la vie de Ramla, Hindou et Safira, trois femmes appartenant au riche peuple peul et musulman du Cameroun.
Elevées dans la tradition archaïque d'un patriarcat poussé à l'extrême, leur destin est d'épouser et de plaire à l'époux que leur choisiront leurs père et oncles. Outre le respect, l'obéissance et la soumission à leur mari, elles doivent évoluer dans un "harem" hiérarchisé et règlementé, où cohabitent coépouses, favorites, mères, soeurs et tantes peu amènes.

Comment s'épanouir harmonieusement dans ce mariage, cette vie ? Grâce à la patience. Cette vertu centrale de l'existence leur est inculquée tel un intangible mantra.
"Patience, mes filles ! Munyal ! Telle est la seule valeur du mariage et de la vie" . Ce mot est "conjugué" à l'infini.
C'est ainsi que Ramla doit renoncer à l'illusion d'épouser le jeune homme dont elle est amoureuse, pour rejoindre le foyer d'un homme plus âgé, déjà marié.
C'est ainsi que Hindou se retrouve mariée à son cousin, un oisif, drogué, alcoolique, et violent, particulièrement envers elle.
C'est ainsi que Safira est enchaînée depuis vingt ans à son mari, qu'elle a la chance d'aimer sans partage, jusqu'à ce qu'il décide de prendre une seconde épouse, très jeune et belle, qu'il lui faudra prendre sous son aile tout en haïssant la rivale qu'elle représente.
Ces trois femmes vont se révolter à leur manière, mais je ne dirai pas plus que ces quelques mots : elles montreront leur...impatience !
D'où le titre qui sonne si justement.

Je salue le courage de Madame Djaïli Amadou Amal, qui, grâce à son "impatience" et son vécu, a été en mesure de raconter ces cruelles destinées.

C'est un livre déchirant, il est grave et écoeurant mais sa lecture est d'utilité publique !
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