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Critique de loreleirocks


Tout d'abord, merci à l'opération Masse Critique de Babelio et aux éditions Tallandier pour m'avoir permis de découvrir "Sitting Bull Héros de la Résistance Indienne" de Farid Ameur.
Ce petit tome permet de découvrir de manière très accessible le dernier épisode des Guerres Indiennes précédent immédiatement la fermeture de la frontière et ainsi la fin de la conquête de l'ouest.
Connaissant déjà cet épisode, mais pas vraiment le détail des principaux affrontements entre l'armée fédérale et les tribus indiennes unifiées l'instant d'une bataille, j'ai pu combler quelques lacunes quand à quelques détails biographiques des acteurs principaux. Custer, Sitting Bull et Crazy Horse en particulier.

La structure du livre est cependant assez surprenante si on la met en parallèle avec son titre : Après une ouverture assez rapide exposant la raison essentielle des troubles politiques de l'époque (hormis la volonté expansionniste, idée directrice constante de l'époque, toujours d'actualité sous forme légèrement différente), c'est-à-dire les Black Hills et leurs ressources que l'on pense riches en minerais, etc., en conflit direct avec le fait qu'elles sont terre sacrée des Sioux, on passe directement à la période précédent immédiatement la bataille de Little Big Horn, défaite cuisante des armées fédérales et du 7º de cavalerie de Custer, puis à la bataille elle-même, avant de clôturer les guerres indiennes avec un passage rapide sur le Massacre de Wounded Knee, la fin du mode de vie indien nomade par la conversion au christianisme, la sédentarisation, le Dawes Act de 1891 avec le morcellement des réserves et l'allocation de la terre par famille individuelle afin de les reconvertir en fermiers (avec ses "loopholes" et ses conditions qui font que tous n'ont pas accès à ces actes de propriété de toute façon aux antithèses avec la culture nomade) qui permet au gouvernement fédéral du président Cleveland de réduire la surface des réserves et d'en vendre une grande partie aux compagnies d'exploitation minière et au chemin de fer...

Je disais donc contraste avec le titre. Outre ce titre alléchant mais finalement un peu trompeur puisque je m'attendais plus à une biographie mise en relief par cet épisode aussi triste que sanglant de l'histoire des États-Unis, j'avoue avoir eu du mal à entrer dans la bataille, si je peux me permettre cette expression.
Farid Ameur est très intéressant dans sa retranscription d'informations biographiques et les détails sur l'armée fédérale, ses officiers et leurs querelles internes, leurs excès mais également leurs qualités de soldats (mon neurone cynique me pousse à dire qu'il faut bien les faire valoir en positif comme en négatif face au courage et à la cruauté des indiens, kif-kif, hein, c'est la guerre après tout et hors principes et idées, la guerre c'est moche même si elle résulte des "meilleures" raisons) mais également lorsqu'il est question de négociations et traités entre gouvernement et tribus indiennes. Farid Ameur met cet aspect en valeur plutôt très bien, faisant ressortir l'absurdité des termes des accords et le fossé entre les cultures).

Malheureusement, la majorité des chapitres centraux (les trois quarts du livre) consistent en la bataille elle-même, les mouvements de troupes des deux côtés du conflit, qui sont narrés, bien que sans prise de parti grâce à l'alternance des points de vue, sur un ton qui pourrait paraître légèrement romancé. Je ne veux pas dire que l'auteur brode. Loin de là, les faits sont des faits. Mais par moment, certaines descriptions et déclarations des protagonistes me semblent à la fois légèrement cinématographiées (mais pas genre documentaire, plutôt Danse avec les Loups ou Dernier des Mohicans...) et émotionnellement sur une route un peu risquée... En même temps, je n'ai jamais lu de bataille historique en non-fiction, donc je suppose qu'il est compliqué de rester dans la description clinique.
Non, ce livre n'est pas centré sur Sitting Bull, puisqu'il partage sa place sur le podium avec tous les protagonistes majeurs, ni sur la résistance indienne elle-même, mais plus sur le point culminant des hostilités qui, bien que se soldant par une victoire indienne moment symbolique de l'unité possible d'un bon nombre de tribus pour faire face à un agresseur commun menaçant leur mode de vie et leur culture, annonce la fin de cette résistance représentée par Sitting Bull.

Bref, somme toute une bonne lecture, intéressante du point de vue historique et inattendue du point de vue narratif.
Je dois encore lire "Bury my Heart at Wounded Knee" de Dee Brown, gentiment offert par une ex-collègue passionnée d'Indiens, et j'avoue qu'après lecture du tome de Farid Ameur, je suis curieuse du ton que ce livre de l'historien et romancier américain a choisi.
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