Ce peuple est si paisible et si doux, écrivit le navigateur génois au roi et à la reine d'Espagne, qu'il n'y a pas de meilleure nation sur terre, j'en fais le serment à Vos Majestés. Ils aiment leur prochain comme eux-mêmes et leur conversation est toujours douce, affable, accompagnée d'un sourire, et même s'il est vrai qu'ils vont nus, leurs manières n'en sont pas moins bienséantes et dignes d'éloges.
"Où sont les Pequots aujourd'hui? Où sont les Narragansetts, les Mohicans, la Pokanokets, et toutes ces tribus de notre peuple autrefois si puissantes? Elles ont disparu face à l'avarice et l'oppression de l'Homme blanc, telle la neige sous le soleil d'été.
Allons-nous à notre tour nous laisser détruire sans lutter, abandonner nos maisons, cette terre que nous a léguée le Grand Esprit, les sépultures de nos morts et tout ce qui nous est cher et sacré ? "Jamais! Jamais!" crierez-vous avec moi."
Tecumseh, du peuple shawnee
Depuis l'expédition de Lewis et Clark vers la côté Pacifique au début XX° siècle, les récits décrivant l' "ouverture" des territoires de l'Ouest américain se sont multipliés. [...]
Cette période vit la destruction des cultures indiennes et la naissance de pratiquement tous les grands mythes de l'Ouest américain - des histoires de trappeurs, de négociants en fourrures, de pilotes de bateau à vapeur, de chercheurs d'or, de joueurs professionnels, de bandits armés, de Tuniques Bleues, de cox-boys, de catins, de missionnaires, de prudes institutrices et de pionniers. Les rares voix indiennes qui s'y faisaient entendre étaient la plupart du temps transcrites par une main blanche. L'Indien était la menace sombre hantant ces mythes.
[ incipit de l'Introduction]
Je suis né dans la prairie, là où le vent souffle sans obstacle, où rien n'arrête la lumière du soleil. Là où je suis né, il n'y avait aucune clôture et chaque chose respirait librement. C'est dans cet endroit que je veux mourir, pas entre quatre murs.
Je ne suis qu'un homme. Je suis la voix des miens. Je dis tout ce que leur souffle leur cœur. Je ne veux plus de guerre. Je veux être un homme. Vous me refusez les droits des Blancs. Ma peau est rouge, mon cœur celui d'un Blanc ; seulement, je suis un Modoc. Je n'ai pas peur de mourir. Je ne tomberai pas dans les rochers. Je mourrai au-dessus de mes ennemis.
Yellow Hair prit une motte de terre et l'offrit à Valentine McGillycuddy, l'agent de Pine Ridge. « Nous avons cédé pratiquement toutes nos terres, déclara l'Indien d'un ton narquois. Autant que tu prennes le reste maintenant. Le voici, je te le donne.

Enterre mon cœur
... Comme à la fin de la journée une tempête de neige s’annonçait, les Indiens morts furent laissés sur place, gisant à l’endroit même où ils étaient tombés. (Après la tempête de neige, un groupe retourna à Wounded Knee pour enterrer les morts ; il découvrit les corps, y compris celui de Grand-Pied, complètement gelés, offrant un spectacle grotesque.)
Les voitures portant les Sioux blessés (quatre hommes et quarante-sept femmes et enfants) arrivèrent à Pine Ridge après la tombée de la nuit. Les baraquements disponibles étant bondés de soldats, les blessés furent laissés dans les voitures sans toit, malgré le froid glacial, tandis qu’un officier partait à la recherche d’un abri. Finalement, on leur ouvrit les portes de la mission épiscopale, on en sortit les bancs et on répandit à l’intérieur de la paille sur le sol raboteux.
C’était le quatrième jour après la fête de Noël en l’an I890 de Notre-Seigneur. Lorsque les premiers corps déchiquetés et ensanglantés furent transportés dans l’église éclairée aux chandelles, ceux qui n’avaient pas perdu connaissance purent apercevoir des guirlandes de Noël suspendues aux chevrons sous le ciel ouvert. Au-dessus de la chaire, à travers le sanctuaire, était tendue une bannière qui portait l'inscription peinte d’une main malhabile : PAIX SUR LA TERRE, AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ.
(p. 550)

"Je ne comprenais pas, alors, que nous avions atteint la fin amère. Lorsque du sommet de ma vieillesse je fais un retour sur le passé, je vois encore les femmes et les enfants massacrés, jonchant le fond du ravin tortueux dans toute son étendue avec autant de netteté que si j'avais la scène sous les yeux, comme à l'époque de ma jeunesse. Et je m’aperçois que quelque chose d’autre est mort dans ce bain sanglant, enseveli par la tourmente de neige. Le rêve de tout un peuple... C’était un beau rêve... l'alliance de la nation est brisée, dispersée aux quatre vents. Le noyau n’est plus, et l’arbre sacré est mort."
ÉLAN-NOIR.
(p. 550)
"Où sont les Pequots aujourd'hui? Où sont les Narragansetts, les Mohicans, la Pokanokets, et toutes ces tribus de notre peuple autrefois si puissantes? Elles ont disparu face à l'avarice et l'oppression de l'Homme blanc, telle la neige sous le soleil d'été.
Allons-nous à notre tour nous laisser détruire sans lutter, abandonner nos maisons, cette terre que nous a léguée le Grand Esprit, les sépultures de nos morts et tout ce qui nous est cher et sacré ? "Jamais! Jamais!" crierez-vous avec moi."
Tecumseh, du peuple Shawnee
« Visez toujours la lune. Même si vous la manquez, vous atterrirez parmi les étoiles. »
de Les Brown
Bien sûr, tout cela fut considéré comme un signe de faiblesse, sinon de paganisme, et Colomb, en bon Européen moralisateur, acquit la conviction que ce peuple devait être "contraint à travailler, semer et faire tout ce qu’il est nécessaire de faire, enfin, d’adopter nos mœurs".
Ainsi, au cours des quatre siècles qui suivirent (1492-1890), des millions d’Européens et leurs descendants entreprirent de faire adopter leurs propres mœurs aux peuples du Nouveau Monde.