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Critique de aliasdam


Alors que le film de Jonathan Glazer envahit les écrans, autant se plonger dans le livre pour s'imprégner de l'ambiance. Curieux livre qu'est cette Zone d'intérêt : livre historique, soap-opéra, thriller, horreur, les genres se mélangent pour un résultat inattendu. Martin Amis place quatre personnages principaux au coeur de son intrigue. Ces personnages évoluent (presque) dans le même cercle : un officier SS, le commandant d'un camp d'extermination, son épouse, et un esclave juif qui nettoie les douches à gaz. Quand deux officiers discutent du rendement à faire pour tuer des juifs, des grandes fêtes se mettent en place pour célébrer les résultats des morts. Quand le commandant est malheureux en amour/sexe, il se tape une autre femme et peu importe si elle tombe enceinte. Quand un camion emportant des cadavres s'échoue devant l'arrivée du train, ça fait tâche. Comment mentir aux nouveaux arrivants que tout va bien se passer puisque des corps viennent d'atterrir à leurs pieds? Tout n'est que détail. Un roman fort, dérangeant, qui laisse un goût amer en bouche. Et l'odeur. Oui cette odeur de corps qui imprègne les narines, les vêtements. Comment s'en débarrasser et comment vivre avec?
Martin Amis met le doigt dans des situations, des détails gênants, qui font mal et qui nous confrontent à une réalité bien réelle. le livre fourmille d'anecdotes bien écrites, qui font frémir. Mais il accumule aussi de nombreux paragraphes incompréhensibles, avec une traduction parfois illogique. Ecrit en anglais, avec des passages en allemand, le texte est traduit en français. Une volonté de ne pas être un bon français est volontaire selon quel personnage s'exprime. Mais on perd le fil entre les fonctions des officiers SS, des termes qui glissent sur nous et font qu'on ne suit plus qui est qui. Et surtout qui veut du mal à qui et pourquoi. Car, il y a des guerres internes entre SS, une volonté de détruire l'autre (pourquoi se limiter aux juifs quand on peut faire du mal à un commandant SS?).
Le film a cette force de se consacrer qu'à une seule famille et ne pas s'éparpiller avec plusieurs personnages annexes. Mais les deux se complètent avec cette volonté de donner le premier rôle à des anti-héros, des hommes détestables par leurs actions, forcés ou non.
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