Citations sur La grande histoire des Français sous l'Occupation, tome.. (4)
D'ailleurs, malgré les sévérités de leur législation antisémite, Pétain et Vichy gardent, dans toute cette affaire, et au moins pendant plusieurs mois, bonne conscience.
La persécution contre les juifs est, par essence liée à la poursuite des responsables de la défaite française : francs-maçons, parlementaires, juifs donc, et surtout juifs étrangers.
Le sentiment de trahison, commun en juillet et août 1940, impliquait naturellement l'existence des traîtres aisément identifiables.
Défavorisé en Angleterre où Churchill attendait soit l'amiral Darlan qui, amenant avec lui la flotte, eût été accueilli avec enthousiasme, soit des hommes politiques connus dont les Anglais pouvaient espérer qu'ils fassent contrepoids au prestige du Maréchal.
De Gaulle arrive seul à Londres le 17 juin. Il va rester seul, ou presque, pendant de nombreux mois. Ce jeune sous-secrétaire d’État qui n'a que onze jours "d'expérience" politique, ce général de brigade à titre temporaire affirme et affirme très haut, représenter la France, ÊTRE la France mais, autour de lui, il ne groupe que très peu de Français, alors que presque tous se retrouvent derrière Pétain.
Un des intimes de Pétain, René Gillouin, lui envoie à plusieurs reprises des notes sur la question juive, dans lesquelles il insiste sur le fait que la législation antisémite française est plus rigoureuse et plus arbitraire que la législation allemande.
Dans la main du Maréchal Pétain, la main du chancelier Hitler.
Au moment du procès d'août 1945, le procureur général Mornet avait songé, paraît-il, à faire agrandir, pour l'exposer dans la salle d'audience, la photographie d'une poignée de main qui, aux yeux de millions de Français, symbolisait alors la collaboration.