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Critique de Pasoa


Pasoa
19 décembre 2023
Laisser venir à soi l'imperceptible, cette rumeur du dehors, cette part furtive et imprévue d'un mouvement, d'une présence. Dans son recueil L'Imperceptible, Jacques Ancet livre, dans une une écriture intime et introspective, sa réflexion sur ce quelque chose étrange et invisible qui furtivement effleure notre conscience, ce mouvement de l'esprit qui vacille entre ombre et mémoire.

" On regarde, on ne sait pas
pourquoi déjà. Ce n'est ni
la feuille qui tombe ni
l'ombre qui vient ni la nuit
ni même le temps ou l'âge.
C'est là, pourtant ça s'en va,
ça s'éloigne, simplement,
sans qu'on puisse le comprendre.
Ça ne va plus être là,
qu'y faire, ça se retire. "

Ce peu de choses, ce presque rien qui est là et se perd au bout du sens, c'est l'imperceptible des choses, cette part infime de la vie qui vient à l'improviste nous submerger. Un silence dans la voix, une absence dans le regard, un chant d'oiseau sans oiseaux, le rire d'un enfant dans la cour, la lumière oblique du soleil qui traverse la pièce, un sentiment de tristesse quand vient le souvenir,... Tout un oublié du silence et de l'image.

" Plutôt cette déchirure
de chaque instant. Quelque chose
germine et meurt. Une absence
qui est présence ou l'inverse.
Le feu brûle dans le froid.
Ce qui s'achève commence.
On voudrait pouvoir le dire
mais c'est toujours à côté
ailleurs ou entre. Jamais
dans ce jardin, cette rue. "

Jacques Ancet recense les formes, les sonorités de cet imperceptible. Dans le style lumineux et réservé qui est le sien, le poème s'empare de l'instant et devient l'expression d'une sensation pure, fragile et belle. Tout est là sans être là, tout est dit sans être dit. Tout est poésie.

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