Sans cesse ça te traverse
ça te blesse. Comme un vent
qui n'arrêterait jamais,
qui soufflerait sans souffler,
sans que rien ne le révèle
qu'une absence dans le jour,
dans les feuilles, dans les gestes
et tu te tais, tu écoutes,
et plus tu écoutes moins
tu entends et moins tu sais.
La fatigue a des couleurs
comme les saisons. Elle a
ses douceurs et ses éclats,
ses silences. Mais surtout
ce qu'elle permet de voir :
d'une chose à son image,
imperceptible, une sorte
de distance sans distance.
L'incertitude du monde.
Comme un vacillement bref.
.
C’est un souffle dans les heures,
un instant comme arrêté,
on ne sait pas, presque rien.
Un vide sous les visages,
sous les gestes quelque chose
qui vacille : ombre ou mémoire.
Un silence qu’on écoute
avec toujours ce qui parle
sans un mot, ce qui se tait.
Une haleine fraternelle se mélange aux buées de nos doutes.
Comme si
au verdict de chaque instant
répondait un signe invisible.
Ou qu’il suffisait d’un mot
pour que tout ne soit qu’un seul
éclat, la chambre, le monde.
J’écris, je n’écris pas, je crie en silence à travers ce silence.