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Critique de c.brijs


C'est la fin des années 70. Une époque où "chaque chose était à sa place, l'univers était stable et l'avenir s'annonçait radieux". Baudouin en est d'autant plus persuadé que trône dans le salon, accrochée à un clou, la vraie cravate de Simenon, porte-bonheur de la famille et de son père en particulier. Un père qu'il croit indestructible...

Un vrai bain de jouvence ce titre! En parcourant ces 74 pages, je me suis retrouvée, gamine, à une époque où, effectivement, la vie était bien moins stessante qu'aujourd'hui. Et les instantanés (en ce temps-là, on faisait des polaroïds) ont défilé devant mes yeux: le téléviseur en noir et blanc, l'unique chaine nationale, les lampes en plastique, la fameuse bière brune (Piedboeuf si mes souvenirs sont bons), les pantalons pattes d'eph en matière synthétique, la moustache de mon père, les jupes courtes, les voitures aux couleurs acidulées, les élocutions en primaire, les livres au papier jauni qui remplissaient (déjà) ma vie...

Dans ce récit, Nicolas Ancion nous conte donc l'histoire de Baudouin (et non Leopold comme noté en 4e de couverture! (1)), un petit Liégeois de sa génération qui va, par le biais de cette fameuse cravate de Simenon, découvrir sa vocation d'écrivain. Et de s'interroger alors sur le caractère un brin autobiographique de ce récit. Allez savoir! Son narrateur brouille lui-même les pistes:

"Ce que j'avais aimé, cet après-midi-là, c'était le plaisir de raconter une histoire en toute liberté, sans être contraint ni par la vérité ni par l'exactitude. J'avais juste cherché à captiver mon public. Je venais de découvrir le bonheur de mentir. Je voulais devenir écrivain."

Quant à captiver son public, mission remplie en ce qui me concerne. Autour de cette cravate se nouent les liens d'amour indéfectibles entre un père et son fils. Un père dont la philosophie : "Il n'y a rien de plus beau que les histoires qu'on se raconte et qui font pétiller la vie" m'évoque furieusement celle du magnifique film "La vie est belle". L'air de rien, l'auteur aborde ici le thème difficile de la maladie et de la fin de vie. Et même si, confrontés à de telles circonstances dramatiques, nous n'aurons certainement pas la possibilité ou le courage d'agir comme son héros, nous pourrons toujours nous souvenir de ceci:

" La vie, comme l'éternité, ne dure qu'un instant, c'est à nous d'en profiter."

Enfin, grâce à ce récit, j'ai enfin découvert pourquoi j'ai moi aussi depuis l'enfance le nez dans les livres! La faute en revient à la météo belge car, comme le dit notre narrateur, "avec une météo pareille, on est condamné à aimer la littérature.

Tout cela ne vous dit toujours pas quelle est la véritable histoire de cette cravate? A vous de le découvrir en lisant ce récit à la fois drôle et émouvant.

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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