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Critique de Le_chien_critique


Vous aimez les militaires qui s'envolent dans l'espace et flinguent à tout va les pas comme nous, Poul Anderson a pensé à vous en créant un personnage au corps gras mais au cerveau musclé.

Poul Anderson est un écrivain prolixe dont l'oeuvre a été peu traduite en France, les éditions du Bélial tentent depuis quelques années d'y remédier, notamment à travers l'édition du cycle de la hanse galactique (le pourquoi du nom dans les commentaires) qui devrait compter 5 volumes.
Que trouve t'on dans ce recueil : un avant-propos du traducteur, une nouvelle, un roman, une postface de l'auteur et une chronologie.

Marge bénéficiaire :
Des individus bas du front décident que leur territoire doit rester pur et préserver des espèces inférieurs. (Non non, nous ne sommes pas sur notre bonne vieille terre mais aux confins de la galaxie). Ils décident de vivre en autarcie et d'interdire l'accès à leur espace vital, même aux braves marchands et à leur route commercial. Malheureusement pour eux, Nicholas van Rijn, directeur de la Compagnie solaire des épices et liqueurs, voit leur désir d'indépendance comme une gifle à sa liberté de commercer librement avec comme résultat celui de grever sa marge bénéficiaire.
Nicholas van Rijn, le prince-marchand du titre est un personnage haut en couleur, "majestueux et sphérique comme une planète", très égocentré sur sa personne et encore plus sur la bonne santé de son commerce d'épices. Un manipulateur de génie n'hésitant pas à se jouer de la vie d'autrui pour parvenir à ses fins. Il emploie un langage très fleuri au charme désuet, allant jusqu'à haranguer Dieu pour le prendre à témoin de cette foule d'incapables censée le servir.
Nous sommes ici dans l'utopie commerçante : le libre échange a gagné face aux idéologies rétrogrades socialistes et communistes, l'Etat est désormais une coquille vide et l'OMC la Ligue polesotechnique à tout pouvoir. Tout le plaisir de cette nouvelle vient du personnage de Nicholas van Rijn et de sa stratégie pour éviter le maximum de perte de marge commerciale. Pas de gros bourrins de militaires ici pour rappeler à l'ordre ces cocos, mais toute un stratagème que je vous laisse savourer sans spoil.
J'ai bien aimé ce texte plein d'ironie.

Un homme qui compte :
Notre fameux prince-marchand et quelques comparses se retrouvent suite à un sabotage, prisonniers d'un monde hostile peuplé de chauve-loutre (comme une chauve souris mais avec un loutre à la place de la souris !) en plein conflit. Pour corser le tout, leurs vivres sont assez réduites, le compte à rebours de leur survie est lancé.
Malgré une construction de monde assez intéressante pour l'époque, je me suis vite ennuyé à sa lecture. Plusieurs raisons à cela : le prince marchand y est un peu moins présent, les autres personnages se révélant assez quelconques; une narration entrecoupée d'explications mal intégrées dans le récit, des péripéties nombreuses qui n'ont pas su relevé mon intérêt, bien au contraire, les trouant plutôt du style "Tirer à la ligne". Malgré sa brièveté, c'était long. Pour finir, le texte accuse le poids des ans, pouvant intéresser les plus vieux lecteurs de pulps durant leurs jeunes années et fortement ennuyer les autres.
On pourra, peut-être, reprocher au Bélial d'avoir été un peu chiche dans le nombre de textes présents dans ce premier volume.

Au final, la découverte d'un personnage atypique, odieux mais néanmoins sympathique. Pas assez cependant pour continuer la lecture des futurs volumes.
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