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Critique de BazaR


BazaR
08 septembre 2018
Nouvel essor de Sir Poul sur sa cavale.
Ce troisième tome de la Patrouille associe deux courts romans plutôt différents d'atmosphère (et toujours différents pour ce qui est des époques).

Stella Maris m'a laissé un goût mitigé dans la bouche. Ce récit possède d'indéniables qualités d'écriture. Il est profondément tragique et cependant exacerbe de belles qualités d'humanité à travers le caractère empathique de la patrouilleuse de terrain Floris. L'époque choisie ne pouvait d'ailleurs que me plaire : l'antiquité au début de la gloire de l'Empire romain avec l'arrivée au pouvoir de Vespasien, plus précisément la périphérie germanique – une zone à laquelle l'auteur est attaché. Poul Anderson a choisi de développer une péripétie de l'histoire que je ne connaissais pas, une montée en mayonnaise d'extraits des Histoires de Tacite. Sa précision historique et son rendu fictionnel son parfaits ; on s'y croirait (en tout cas un adepte du vernis culturel comme moi s'y croirait). On ne peut que compatir au destin des personnages inventés que sont Edh et Heidhin. Avec Floris, ils portent la force du récit. Les personnages historiques comme Civilis et Cérialis tiennent leurs rangs et paraissent bien vivants, bien que limités dans leurs actes par la connaissance même que Tacite nous en a laissée.
Cependant ce roman a la malheureuse qualité d'être proche du « Chagrin d'Odin le Goth » – court roman du tome 2 – en ce qui concerne le peuple décrit (des germains) et l'atmosphère tragique générale que l'on ressent à sa lecture. Et dans le genre, Stella Maris est définitivement inférieur (ce n'est que mon avis). le récit est particulièrement lent, suffisamment pour que je considère que l'on se vautrait parfois dans les atermoiements psychologiques. Enfin, l'écueil temporel à l'origine de l'histoire est d'une grande subtilité. Je me suis demandé s'il y avait vraiment péril en la demeure. Mais bon, le battement d'aile d'un papillon, etc. etc. Pourquoi pas ?
Je me demande quand même comment la version Tacite 2 des Histoires à l'origine du récit – version écrite dans une version avortée de l'histoire du monde – a bien pu être conservée dans le flux temporel « officiel ». Seule possibilité que j'imagine : un ou des voyageurs temporels se sont emparés de cette version « avant » que l'Histoire ne soit remise en ordre et l'ont déposée en amont dans le temps, là où elle ne risquait pas d'être effacée par la même « remise en ordre ». Ça vous va ?

L'Année de la Rançon est donc d'une toute autre tenue. C'est un récit beaucoup plus premier degré, plus léger et centré sur l'action. Dans le genre, il ressemble à la première histoire de la Patrouille ou à « D'ivoire, de singes et de paons ». C'est épique, ça bouge vite, nous déplace sans arrêt entre l'Amérique des Incas et des conquistadores, l'Amérique préhistorique, la Londres du 19ème siècle et le 20ème siècle. Il y a de vrais méchants temporels déjà vus dans le tome 2, un noble espagnol du 16ème siècle haut en couleur et un très beau personnage féminin contemporain que l'on a aussi déjà entrevu dans le tome 2 : Wanda Tamberly. La rencontre entre l'hidalgo et Wanda est particulièrement savoureuse. L'oncle de Wanda, qui joue le rôle de la princesse à sauver, est également attrayant. Sa méthode pour se faire repérer dans le temps par la Patrouille est très futée.
Bref ce récit est avant tout fait pour se distraire et c'est tout à fait ce dont j'avais besoin.

Deux courts romans très contrastés comme vous voyez. La façon dont on les reçoit dépend beaucoup de son état d'esprit du moment. Sur le moment, je voulais plus m'amuser, d'où ma préférence pour l'Année de la Rançon.
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