Témoignage inattendu pour moi que celui troussé dans « Traducteurs Afghans ». Je remercie les éditions « La Boîte à Bulles » pour l'envoi du livre via les masses critiques Babelio.
Riche et diversifiée, cette maison ne cesse de se risquer sur des sujets peu racoleurs. Même si le témoignage et l'autofiction ont le vent en poupe en ce moment, force est de constater qu'un ouvrage de bande dessinée sur des traducteurs afghans en plein conflit, n'est pas un créneau que beaucoup auraient tentés. Bravo pour ce courage.
Dans le contenu, j'avoue garder quelques réserves sur le dessin de Pierre Thyss qui ne me parle pas du tout. Simpliste, peu généreux, empruntant au manga, il me manque une patte, une touche personnelle, du relief. J'aime autant le flamboyant que le laid, mais là, rien de tout cela : l'ensemble me paraît froid, fade, sans saveur. Très peu de décors, cette viduité du détail donne plus l'impression de simplifier le travail, plutôt que le sentiment d'une recherche de l'épure.
De même côté dialogue, on cherche vainement une tournure de phrase à glisser en citation. C'est peu inspiré, plat. On sent que l'accent n'a été mis que sur la narration. On s'en contentera, donc, puisque le témoignage est intéressant et constitue une proposition assez forte pour porter sur le devant de la scène des traducteurs de l'ombre, qui risquent leurs vies pour l'instauration de la paix. Peu mieux faire donc. le fond ne fait pas tout. Il s'agirait de ne pas négliger la forme.
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