AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bougnadour


Sur la forme Alberto Angela prend un parti original : raconter le parcours d'une pièce de un sesterce qui passe de poche en poche dans l'empire romain à son apogée sous le règne de Trajan. Ce livre ressemble à ces docu-fictions de plus en plus fréquents sur les écrans. Pour éviter un récit trop savant, l'auteur crée de la fiction, invente des biographies aux détenteurs successifs du sesterce et met en scène les changements de mains de celui-ci. A son crédit les « personnages » qu'il cite existent dans les sources historiques et les circonstances de leurs rencontres sont avérées.
Cela rend la lecture facile et entrainante, le lecteur est embarqué par le rythme très soutenu de la narration qui, en revanche, laisse un sentiment de superficialité, on aimerait parfois s'attarder, en savoir plus sur telle ville, tel évènement ou personnage qui sont à peine effleurés.

Sur le fond tout ce qui rapproche notre époque et celle de Trajan est mis en évidence, par exemple l'addiction à la consommation des romains n'est pas loin de la nôtre, A.Angela insiste sur la mondialisation déjà à l'oeuvre et la frénésie d'échanges économiques, on pourrait comparer l'empire romain à la vision qu'ont certains de l'Europe, à savoir un vaste espace économique où le commerce prime sur tout, où chacun est le bienvenu pourvu qu'il consomme. Les romains étaient très libéraux en matière religieuse, philosophique, ou de moeurs. du moment que l'empereur, les lois romaines étaient respectées et l'argent dépensé tout était pour le mieux.
Il va de soi que c'est la vie des riches que nous raconte A.Angela, celle des pauvres est effleurée mais positivement : l'esclave est apprécié par son maître, la prostituée à des clients sympa, le gladiateur gagne de l'argent .. Bref l'image parait un peu embellie.
Il faut retenir qu'on apprend énormément d'informations durant ce voyage qui nous rend le monde romain très proche, ce qui était sans doute l'objectif de l'auteur. L'admiration est aussi au rendez vous devant l'ingéniosité technique et politique des romains qui ont su pendant des siècles fédérer des peuples qui n'avaient rien en commun si ce n'est l'envie d'être citoyens de Rome.
Il faudrait que l'auteur nous raconte un autre voyage trois siècles plus tard pour que l'on comprenne comment cet empire si solide en apparence s'est effondré, il y aurait surement des enseignements à en tirer.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}