Une journée dans la Rome antique : sur les pas d'un Romain, dans la capitale du plus puissant des empiresAlberto AngelaCatherine Pierre-Bon,
Mario Pasa
Éditions Payot
Collection Histoire
Mai 2020
9782228924870
Une journée dans la Rome antique sous le règne de Trajan, quart d'heure par quart d'heure, par l'auteur d'Empire et des Trois Jours de Pompéi ; après ces deux succès et avec un même talent de conteur,
Alberto Angela immerge si bien ses lecteurs dans l'Antiquité romaine qu'il fait presque d'eux des Romains afin qu'ils la comprennent mieux. Un livre qui s'est vendu à plus de 500 000 ex. en Italie. ©Payot 2020
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Certains pays d'aujourd'hui nous donnent une idée de l'atmosphère qui régnait dans la Rome antique. L'Inde est de ceux-là. [...]
Dans la Rome impériale comme en Inde, on passe en quelques mètres d'un extrême à l'autre, du parfum capiteux de certaines passantes à l'odeur âcre d'une ruelle, sans parler des relents de graillon qui s'échappent des cuisines. Le contraste est tout aussi frappant entre les riches costumes et l'extrême pauvreté.
"Ris bien de qui te traite de giron, Sextilius, et fais-lui donc un doigt d'honneur."
L'autre obtempère, se tourne vers son adversaire et, après lui avoir craché dessus, lui montre son majeur tendu en l'invectivant à son tour. Une bagarre s'ensuit, une de ses bagarres auxquelles on assiste quotidiennement dans les ruelles de Londinium. Les décurions s'éloignent, ils ne tiennent pas à s'en mêler. Cette scène n'est pourtant pas dénuée d'intérêt. Elle nous a permis de découvrir que l'un des gestes les plus insultants de notre époque, à savoir le doigt d'honneur, n'est pas le fruit de notre vulgarité moderne mais remonte à des temps ancestraux, puisque les romains y recouraient déjà.
Quand on s’interroge sur ce que les Romains ont construit de plus grand, ce sont le Colisée, le Circus Maximus ou encore les thermes de Caracalla qui viennent spontanément à l’esprit. En réalité, il s’agit des routes. Elles sont surtout l’ouvrage le plus durable qu’ils nous aient laissé et couvraient jadis plus de 80 000 kilomètres.
Chez nous, les murs sont plutôt nus tandis que les pièces regorgent de meubles. Un Romain de l’Antiquité se croirait dans un entrepôt et aurait du mal à évoluer sans se cogner.

Presque toutes les populations primitives considéraient le portrait comme une image plus ou moins ressemblante substituée à une personne disparue ; ils l’utilisaient pour dépasser la mort, éloigner les esprits malveillants, protéger les descendants du défunt, transmettre sa mémoire, célébrer ses hauts faits et ses vertus. Car le plus important, à l’origine, n’était pas tant de reproduire ses traits que de souligner le rôle social, politique ou religieux qu’il avait joué durant sa vie. Ce mode de représentation passait par une forme solennelle ou abstraite et par des images symboliques évoquant le pouvoir qu’il avait exercé.
Et en effet, durant une grande partie de leur histoire, les Grecs n’eurent pas pour préoccupation de définir l’aspect réel de ceux qu’ils figuraient, qu’il s’agisse de leurs divinités (qui avaient de toute façon apparence humaine) ou de leurs personnages historiques : ils avaient tendance à les représenter de façon très idéalisée, selon les canons de l’art alors en vigueur. On peut dire la même chose des Égyptiens.
Quand on y réfléchit, la quantité d’artistes qu’on pouvait croiser à l’époque [vers 1510] dans les rues de Rome et de Florence est absolument incroyable : Léonard de Vinci, Michel-Ange, Botticelli, Pinturicchio, Ghirlandaio, le Pérugin ... et bien sûr Raphaël.
Le volcan envoyait donc des messages très clairs depuis des lustres, mais nul ne les a compris.
la monnaie est non seulement un outil économique mais également un formidable instrument de propagande et d'information.
Mais ces articles nous révèlent autre chose : la tunique a été tissée à Rome avec du lin cultivé en Egypte. L'ambre vient de la Baltique, les saphirs de l'actuel Sri Lanka, la soie de Chine... Cette enfant est l'incarnation d'un phénomène que nous connaissons bien et que les Romains ont inventé : la mondialisation. Toutes les régions de l'Empire partagent la même monnaie, les mêmes lois, la même façon de vivre et la même architecture. On a déjà dit qu'elles connaissaient une même langue officielle, le latin, et que selon les régions s'y ajoutait le grec. Vous pouvez commander le même vin à Alexandrie et à Londinium, les gens y suivent la même mode vestimentaire, s'y lavent de la même façon. Et comme vous avez pu le constater sur le quais du port d'Ostie avec la céramique sigillée, des produits de la péninsule italienne sont copiés ailleurs puis revendus à Rome.
La femme romaine sous l'Empire est financièrement indépendante et jouit dans le mariage des mêmes droits que l'homme. Pour divorcer, il suffit que l'un des époux fasse une déclaration devant témoins : l'union est aussitôt dissoute - procédure autrement plus rapide qu'aujourd'hui.