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Mississipi, 1930. Une rixe éclate dans un bar. Avery, une bouteille brisée à la main, menace son adversaire. le patron du bar, habitué à ces faits, fout le jeune homme dehors, lui sommant d'aller jouer son blues ailleurs. À un croisement, il s'assoit au pied d'un arbre et commence à jouer. C'est alors que le croassement d'un corbeau résonne et le Diable apparaît. Aussitôt prêt à vendre son âme pour devenir un grand bluesman, Avery se voit refuser aussi net sa demande, vu tout l'alcool qu'il boit, les cigarettes qu'il fume ou encore les bagarres qu'il provoque. Par contre, le Diable est prêt à conclure ce marché à condition que le jeune homme lui ramène une âme pure. Notre futur bluesman se met alors en quête de cette âme charitable...

Faute d'âme impure, Avery n'a d'autre choix que d'en dégoter une qui conviendra au Diable, le prix à payer en somme s'il veut devenir aussi célèbre que Robert Johnson. Et c'est en la personne de Johnny, un pauvre gamin maltraité et ignoré de ses parents, qu'il jettera son dévolu. Commence alors pour ce duo improbable un voyage vers le Sud. Angux nous offre un album intense et étonnant, un road-trip chaotique à travers le Sud en compagnie d'Avery, un bluesman un brin mégalo, prêt à tout pour être reconnu en tant que tel, et de Johnny, un gamin laissé-pour-compte. Ces deux-là, que tout semble opposer, vont pourtant s'unir et devoir affronter une société ségrégationniste, où alcool, blues et misère semblent faire bon ménage. Un scénario original et entrainant servi par un trait épuré et hachuré et par des tons ocres qui collent parfaitement à cette ambiance à la fois âpre et touchante.
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Le démon entre en moi, la santiag trouée qui frétille sur un air que fredonne le vent. Soit bon Johnny. Un verre de whisky à la main, double dose, l'autre sur mon manche qui me démange. Gratte quelques accords, caresse quelques âmes, brûle la cagoule blanche, noir de peau, fièvre dans le corps. Madame chante le blues, et moi je serais prêt à vendre mon âme au diable pour le succès de Johnson. Robert, pas Don. Alors que le don de Johnson émeut, je croise le Malin, plaisir du divin diabolique, prêt à m'octroyer le statut de bluesman adulé par des nanas en furie et en chemisier si étroit que je vois battre leurs coeurs en choeur.

Y'a un Hic ! le whisky est frelaté dans ce bouge, mais surtout le Diable même ne veut pas de ma putain d'âme, trop impure ou trop transparente. Il en veut une meilleure. Mais putain où vais-je trouver une âme pure, les gars, dans la misère du Mississippi ? Encore un coup à bourlinguer dans le coin, prendre des trains sans composter au milieu du bétail – O'Brother tu me suis – et manger de la poussière. Pas étonnant que j'ai le gosier asséché et ce n'est pas dans les clubs miteux du Mississippi que mon âme pure va se montrer à nu devant moi. En plus, histoire de corser le challenge, j'ai rendez-vous dans deux jours seulement avec le grand jury, pour un casting nouvelle star endiablé, autour d'un feu de camp qui crépite au croisement des chemins, celui du purgatoire et de la rédemption. Tiens, pourquoi qu'il y a une croix à côté du feu de joie ? Et cette corde qui pend sur cet arbre, le Diable aurait-il des vues SM avec mon âme ? Coquin divin aux moeurs bondage... Après tout, du moment que j'arrive à faire chialer les demoiselles du cru jusqu'à leur enlever leurs soutifs juste par les larmes de désespoir de ma guitare désaccordée…

I got the blues. Angux et Tamarit, auteurs espagnols signent ici, à la pointe de la lance de Don Quichotte, un premier récit grand format tout en couleur ocre, couleur du whisky ou de la poussière qui chatoie la misère et le sud. Et pis, le blues, ça tombe bien pa'ce que j'ai une certaine sympathie pour le Diable. Alors, j'me suis dit – ouais m'dame j'me parle tout seul quand j'ai bu y'a qu'aux autres que j'cause pas – que ça me ferait du bien de boire un verre en écoutant Robert Johnson.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Johnny chante le Blues...paraît-il.
Premier point commun avec Avery, et seul, très certainement, puisque notre talentueux bluesman s'égosille devant des salles pleines de vide à défaut de poivrots invétérés.
Duteil a la guitare qui le démange...paraît-il.
Unique filiation avec Avery pour qui caresser le manche relève du besoin vital.

Mississipi, fin des années 30, la parfaite symbiose entre blancs et noirs n'est pas vraiment à l'ordre du jour et ce en dépit d'un programme audacieux vanté par moult trombines pudiques sises de cagoules pointues du plus bel effet.

Notre Avery n'a qu'une seule obsession, la reconnaissance de son art...et la sienne, accessoirement.
Son rêve, devenir le nouveau Robert Johnson qui vendit son âme au Diable en contrepartie d'une virtuosité sans égale.
Pour cause d'âme impure, le Malin lui ricanera à la face, ce qui ne fait jamais très plaisir, tout en lui promettant amour, gloire et beauté mais surtout incommensurable talent en échange d'une proie à l'innocence angélique, donc malléable.
Tope-là s'exclamera timidement notre bluesman déconfit désormais en quête du pigeon idéal...

Oooooo, non pas ptique 2000, on va arrêter de se faire du mal, mais la jolie petite BD que voilà.
S'abreuvant allègrement à la source originelle du mythe Johnson, elle revisite ce dernier en déroulant le périple mouvementé de deux âmes cabossées aux ambitions a priori antagonistes.
Deux personnages mûs par une ambition commune, un désir d'absolu.
Touchants et surprenants, ces deux êtres que tout sépare vont se révéler sous leur vrai jour à force de déboires surmontés symbiotiquement et propices à de nouveaux airs bluesy égrenés de concert.

Un trait expressif soutenu par des couleurs ocres et vous vous retrouvez illico à bourlinguer sur les chemins sinueux et hostiles de ce Mississipi tentateur aux faux airs de saint Graal.
A l'aune des Monthy Python, j'ai adoré.
Mention spéciale au final !

Merci à Babelio et aux éditions Steinkis pour cette petite tranche d'humanité vénéneuse.
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Pendant la période de la Grande Dépression
au fin fond d'un troquet du Mississipi
un jeune bluesman noir à l'alcool mauvais cherche querelle
et se fait expulser manu militari du bouge
en entendant ricaner derrière son dos
"Tu finiras peut-être par le croiser ce diable de Robert Johnson".
Un message entendu... de l'enfer
car apparaît au croisement d'un chemin
un gros diable chapeauté qui lui propose
un pacte machiavélique :
lui permettre de devenir une légende de blues
comme son idole Robert Johnson
en échange
non pas de son âme imbibée de péchés qui vaut pas un clou
mais d'une âme pure...à lui de la dégotter !
Le marché conclu, le rendez vous est fixé à un carrefour plein sud à la prochaine pleine lune en compagnie bien sûr de son dû.
Une quête qui va lui filer un peu plus le blues...

Les auteurs espagnols Angux et Tamarix s'en tirent ma fois vraiment bien
parce que revisiter le mythe faustien et Robert Johnson, cela sentait le réchauffé.
Notre duo en bon cuistot de la BD ont ajouté à leur scénario des détails diaboliques qui changent la donne...et planchés façon paëlla sur une palette d'ocre, de jaune et de brun qui collent au décors des années 30.
Quant aux personnages que l'on rencontre dans le Sud, ils ne sont pas beaucoup plus réjouissants que les corbeaux noirs qui planent sur la plupart des planches.
Un long chemin chaotique et poussiéreux attend notre bluesman aux traits fins qui ne se laisse pas compter fleurette..
Une paire d'artistes, qui pour leur première parution, accordent parfaitement bien leur blues.
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C'est marrant comme depuis Robert Johnson, les histoires de bluesmen semblent toujours devoir commencer par une mauvaise rencontre à un carrefour au milieu des champs... "Avery's blues" ne va pas faire exception et va reprendre ce motif narratif déjà largement exploité par la fiction.

C'est vrai, ce point de départ faustien n'est guère original mais lorsqu'il est bien traité il est toujours diablement efficace. C'est le cas ici.
Le scénario proposé par Angux est bon. Tout en étant d'une belle simplicité, il offre plusieurs surprises au lecteur sans jamais que ces éléments inattendus ne paraissent artificiels. Ces rebondissements s'intègrent parfaitement à l'histoire.
L'émotion est aussi au rendez-vous. Si le démarrage est un peu laborieux, le récit trouve ensuite son rythme de croisière, les personnages prennent corps peu à peu et on s'attache à eux jusqu'à un final déchirant.
Le dessin est agréable. Dans un style tout à fait dans l'air du temps, Tamarit propose un dessin à l'image du scénario, sobre tout en se permettant de jolies audaces. La mise en couleur est superbe et tout à fait en accord avec le récit.

Une jolie lecture et 2 auteurs à suivre.
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Faust en Alabama dans les années 30 !
Mephisto demande qu'on lui amène une âme pure, ça change un peu, d'habitude il préfère les méchants.
Intéressant challenge pour Avery, bluesman aussi tourmenté que le célèbre Robert Johnson, le musicien de légende, qui s'est perdu dans l'alcool. Vous savez, celui dont on disait qu'il avait conclu un pacte avec le diable pour développer une telle virtuosité à la guitare. De quoi donner des idées à tous ceux qui veulent taquiner la célébrité dans un pays de malheur où d'étranges fruits pendent aux arbres. Rendez-vous est pris au milieu de nulle part…
« Southern trees bear a strange fruit…. »
La voix blues pleine de fêlures de Billie Holiday m'accompagne dans cette lecture qui au-delà de la fable nous parle, de morts violentes et d'errance dans un monde plus dur encore pour les femmes et les enfants.
Un très beau roman graphique dans des tons ocres comme la terre baignée de soleil du sud pour nous raconter d'où vient la douleur du blues, depuis les déchirures du fouet dans les champs de coton, jusqu'à ces cabanes misérables et ces bouges où l'on boit jusqu'à l'oubli.
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Le Bison m'a coûté 17 euros avec sa chronique. Je ne lui en veux pas car ce road-movie dans le Sud américain années trente m'a presque comblé. Deux auteurs espagnols, Angux et Tamarit, brodent une belle variation sur la fameuse légende du bluesman Robert Johnson ( 1911-1938, 29 titres gravés en tout et pour tout) qui aurait vendu son âme au diable. Ce mythe, célébrissime chez les blues addicts, est si beau qu'on l'imprime (je vous refais pas le coup de John Ford, Liberty Valance, célébrissime chez les western addicts) dans sa mémoire comme un grand moment de l'histoire de la musique et de l'Amérique. Mais les deux auteurs démultiplient habilement ce fameux pacte avec le diable. Attention à n'en pas trop dire.

Avery et sa guitare, quelque part dans le Mississippi, après une curieuse rencontre que vous imaginez, se trouvent sur les routes avec Johnny, gamin qui lui a emprunté sa guitare. Sur ces mêmes routes couleur poussière et whisky (citation le Bison) on essaie de sauter dans un train de marchandises, on croise des cavaliers avec un drap sur la tête et qui n'ont pas l'air de nous vouloir du bien, on voit aux branches des Strange Fruits comme le chantera Billie, on apprend l'alcool et la promiscuité. Mais surtout on apprend le Blues, majuscules s'il vous plait. Des surprises attendent le lecteur dans cette aventure on the road again que je vous laisse découvrir.

Et comme tout bon blues se doit de se fendre d'une note un peu plus criarde, voire fausse, surtout d'ailleurs quand c'est moi qui joue (là on parle de canards), je me fendrai aussi d'une légère frustration. Pas assez à mon gré de scènes musicales proprement dites. A propos de canards les corbeaux sont très nombreux et très bien et très noirs, surtout sur Crossroad.
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Une BD qui parle de musique, je pouvais difficilement passer à coté!
Si le thème de Avery's Blues est un classique -le pacte avec le diable: échange de l'âme du musicien contre une gloire sans limites- le scénario d'Angux réserve une paire de surprises assez réjouissantes.
Coté dessin, sur un sujet similaire, on rapprochera plus cet album des one-shot sur le blues de Duchazeau que sur le magnifique Love in Vain de Mezzo, néanmoins le trait reste frais et original et sert bien son propos.
L'un des albums de l'année à (re)découvrir!
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Je ne sais pas vraiment quoi penser de cette bande dessinée. Je suis totalement perdue par cette fin. Je m'attendais un happy end !

Quand j'y repense, l'histoire aurait pu être bien. Sujet fort mais entre les illustrations sombres et les phrases dures je n'ai pas du tout accroché.
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Ce récit se déroule à la fin des années 1930 au Mississippi dans le sud des États-Unis. La crise économique a laissé de nombreuses personnes dans la pauvreté, Avery est pauvre, noir et son rêve est de devenir une grande star du blues. Mais il pense que son seul moyen, d'y arriver est de vendre son âme au diable. Cependant, ce dernier à d'autres projets pour Avery.

Cette histoire reprend les légendes de Tommy Johnson et de Robert Johnson. Les planches présentent de magnifiques teintes ocres qui créent une ambiance chaude et sombre. Les deux protagonistes, Avery et Johnny, sont attachants et nous avons aimé les suivre le long de leur chemin ou les corbeaux ne sont jamais loin. Les thématiques de ce récit s'intéressent aux refus d'abandonner, à la ségrégation raciale, à la maltraitance, à la complicité, à l'entraide et à la passion qui anime les coeurs.

C'est un road trip touchant, surprenant et bien mené, sur la persévérance, la passion et la force intérieure. Cet album plaira aux amateurs d'histoires intemporelles, de musique, de légendes et de belles ambiances.
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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