Chapitre 2 :
4 juin 2010
«… — Dingue, n’est-ce pas ?
— Non. Ce qui est dingue, c’est que tu te fasses passer pour l’agent d’entretien de la piscine pour harceler une jeune fille seule et qui ne se doute de rien, dans la maison de quelqu’un d’autre.
Il affiche une moue coupable et se gratte le menton.
— Effectivement dit comme ça, j’ai l’air d’une sorte de prédateur.
— Comment expliquerais-tu ce qui s’est passé hier ?
Je hausse un sourcil en sa direction et prends une gorgée de mon thé.
Sa langue taquinant le coin de sa bouche, il fixe le plafond un moment. Deux iris bleu vif rencontrent les miens et son expression s’adoucit.
— Le garçon rencontre la fille. Le garçon suffoque littéralement parce que la fille en face de lui est tout simplement superbe, absolument… magnifique. Un sentiment étrange s’empare du garçon ‒ de la peur. La peur d’avoir pris le mauvais chemin pour toutes les bonnes raisons. La peur de voir ce moment lui glisser entre les doigts et de vivre le reste de sa vie à l’agonie, torturé par les « et si ? » qui le dévoreraient.
Les lèvres entrouvertes, je cligne rapidement des yeux.
Sans voix.
Et si ? ...»
Chapitre 1 :
3 juin 2010
PALO ALTO
«… Je me retourne vers lui et mes yeux sont immédiatement attirés par son large torse musclé et ses abdominaux ciselés que le soleil caresse. Mon Dieu, il est trop parfait et je suis… quelque chose. Distraite ? Lente d’esprit ? Folle ? Excitée ? BINGO !
— Alors, après test, la concentration des produits dans l’eau est correcte.
Ma bouche est grande ouverte et je ne peux pas m’empêcher de le fixer. Il se penche pour attirer mon attention. Merde ! Je n’affiche aucune gêne à dévorer des yeux son torse nu.
— Allô ? dit-il, m’obligeant à le regarder dans les yeux.
J’évacue toute pensée inappropriée de ma tête et prends une gorgée de mon thé glacé pour dissimuler mon embarras.
— Dois-je remettre mon tee-shirt ?
Je m’étouffe avec mon thé.
— Non.
Je n’arrive pas à m’arrêter de tousser.
— Je veux dire…
En me raclant la gorge, je remarque son sourire suffisant.
— Remettez-le ou restez comme ça. Qu’est-ce que ça peut me faire ?
Mon Dieu, Sydney, est-ce que tu peux faire pire aujourd’hui ? ...»
Perdue dans l’éternité de ses yeux, de son amour, de son cœur ‒ je souris.