Jean-Paul venait d'expérimenter une application des plus probantes de la fameuse Loi de Murphy : tout ce qui est susceptible d'aller mal ira mal.
La preuve : à partir de Lorient, sur la route du retour, il commença à pleuvoir.
( p152)
La première fois que je les ai vus ensemble, ces deux-là, je me suis dit : « Oh là là ! » Et la suite a prouvé que je ne m’étais pas trompée.
Malgré tout, c’est comme ça que tout a commencé. Ou plutôt que tout a recommencé, entre Jean-Paul et moi.
Je m’en souviendrai toute ma vie, c’était le jour de la naissance de Théo, notre premier petit-fils…
Mais Louise Massina, née Le Bihan, partageait avec sa compatriote l'huître de Belon un caractère fermé. Là où la femme latine aurait fait une scène, poussé des cris et brisé des assiettes ( difficile en voiture, mais pas impossible la Bretonne rumine sombrement et ne répond que par monosyllabes ce qui ne facilite pas toujours le dialogue.
( p 150)
Concernant plus spécifiquement sa belle-sœur, il estimait que ses œuvres rappelaient d'assez loin celles de Giacometti frappé de démence et qui aurait travaillé - contre l'avis de ses médecins - en pleine crise de paludisme. Cependant, Jean-Paul sentait que ce n'était ni le lieu ni le moment de dire ces choses....
( p 62)
En vérité, Jean-Paul Massina se moquait de l'art contemporain comme de son premier slip. Il se souvenait qu'un de ses professeurs, à l'école d'ingénieurs - un spécialiste du béton précontraint -, appelait ça " l'art comptant pour rien". Une plaisanterie qui l'avait beaucoup fait rire à l'époque...
( p 92)
Mais Louise Massina, née Le Bihan, partageait avec sa compatriote l'huître de Belon, un caractère fermé.
Effectivement, les jeunes parents étaient encombrés comme des bourricots d'un impressionnant matériel. Il y avait la fameuse poussette pliante transformable en couffin et en siège-auto, un lit-parapluie, sans oublier une petite baignoire en plastique bleu - formidablement encombrante-, un sac marron bourré de couches, un autre-vert- avec les vêtements de rechange, les biberons, le lait maternisé, la tétine, le doudou, des petits pots merlu-patate douce et un kiwi-banane, et un troisième sac-beige- avec la gigoteuse, la lotion nettoyante, des carrés de coton, le savon liquide pour le bain, le mouche-bébé, le sérum physiologique, la pommade anti-fesses rouges et tout un bazar inouï aux yeux du néophyte.
En termes de tonnage, c'était un peu en deçà de l'équipement déployé pour le débarquement de Normandie, mais à peine.
Durant un bref instant, le temps fut suspendu. Tout restait possible.
Juste ces petits riens qui font une vie.
Que tu te fasses plaquer pour une femme ou pour un homme, le résultat est le même : tu te retrouves seul comme un con.