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Critique de Alfaric


Avec "Saga Valta", Jean Dufaux s'enorgueillit de ressusciter les grandes heures des sagas nordiques, dans le plus pur style de Régis Boyer. Mais à la base, il faut savoir qu'il y avait le recyclage d'un projet recalé pour la saga "Thorgal"… Toujours est-il que sous les crayons de Mohamed Aouamri et des couleurs de Benoît Bekaert, il nous raconte un Roméo et Juliette fantasy plein de bruit et de fureur !


Ce tome 1 nous plonge directement dans l'histoire, trop directement même avec tous ces personnages et les descriptions de leurs lignées qui donnent l'impression de prendre l'histoire en court de route… Valgar de Valta, fils d'Halgerr-aux-cheveux-d'or est en cavale car Thorgerr aux cents guerriers, le vindicatif père de sa bien aimée, veut sa peau à n'importe quel prix : il ne veut pas qu'un bâtard, même de noble lignée, ne s'interpose entre lui et ses projets matrimoniaux… le compagnon de Valgar est tué (mais il ne sera jamais nommé, merci Jean Dufaux), son amante est ensorcelée et séquestrée comme dans un conte de fée, et Gunnar son fils nouvellement né est enlevé… Urrn et ses sbires humains et canins sont à ses trousses, mais il aura la vie sauve grâce au monstre Ogerth-le-Sinueux qui reconnaît la Lance de Jahell (ne cherchez pas, Jean Dufaux, ne vous expliquera rien) et qui lui confie la mission de lui ramener le manteau rouge (ne cherchez pas, Jean Dufaux va laisser tomber ce truc en cours de route).
Autant pour se venger que pour récupérer ce qu'il lui est dû, Valgar rejoint la cour de Skarperrdinn fils de Njall-le-Brûlé pour plaider sa cause à l'assemblée des dix lignées… Il arrive à point nommé pour faire triompher son hôte en guerre contre Sörr-le-déchiré et ses terribles dévoreurs, et en lui sauvant la vie fait de lui son obligé… Mais il attire également l'attention de son épouse Hildegirrd-aux-courts-cheveux qui ne désire rien d'autre que d'en fait son amant attitré. C'est là que Jean Dufaux commence à faire du n'importe quoi au nom de l'auteur dépassé par ses personnages : pour mettre Valgar dans son lit elle s'allie à Orthel pour faire tueur Vhass, puis s'allie à Hamrad pour faire tuer Orthel… Je vous fais grâce des incohérences et des contradictions du truc, l'essentiel étant que le scénariste s'éclate de nouveau avec une pétasse narcissique magnifiquement galbée alors qu'il y avait tant à faire du côté d'un women's lib à l'âge des vikings…

L'histoire est prometteuse, mais dès le départ est victime du Syndrome Jean Dufaux, à savoir raconter de manière très compliquée une très histoire simple. Alors on peut faire abstraction de la voix-off du narrateur qui alourdit le récit, mais depuis le temps j'ai compris que Jean Dufaux est un auteur jardinier qui improvise son histoire en fonction de ses besoins et de ses humeurs du moment, du coup les incohérences se multiplient et on se retrouve avec des goulbigoulbas sans queue ni tête… Ce tome 1 reste néanmoins très plaisant car il est porté par les graphismes très réussis du talentueux Mohamed Aouamri, assisté aux couleurs de Benoît Bekaert, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Régis Loisel sur la série culte "La Quête de l'Oiseau du Temps" !
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