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Critique de MarieRouviere


Natacha Appanah narre ici l'histoire du peuplement Indien de l'île Maurice. Au travers de quelques personnages, de leurs espoirs de leurs craintes et de leur désillusions et souffrances. Avec maestria elle nous décrit la traversée de l'océan, tant redouté par les Indiens, et son horreur, la morgue et la folie du médecin de bord, la fascination exercée auprès des officiers anglais par la civilisation indienne et cependant le sale boulot qu'ils font... Les colons Français qui remplacent les esclaves noirs affranchis par la main d'oeuvre indienne, tout aussi méprisée et exploitée...
L'écriture de Natacha Appanah me semble ici plus retenue, moins poétique, bien sûr, simplement descriptive : les faits sont tellement forts par eux-même que l'oppression est là tout au long. Les mots, justes, simples dits sans fard portent avec force les destins de misère de ces hommes et femmes. le rythme de la narration est donné par les différents personnages qui s'immiscent l'un après l'autre au fil des pages, se retrouvent et forment ce nouveau peuple ont les racines sont de la campagne, de la ville, paysans, pêcheur, conducteur de rickshaw, jusqu'à la magnifique et infortunée princesse veuve qui refuse de mourir sur le bûcher de son mari. Et au milieu de la narration, comme le fer qui les relie, le journal du médecin de bord, sans doute le plus abject des blancs figurants dans cette épopée, ou simplement juste montré comme un spécimen : sans doute les Rivière et autres colons ne valent pas mieux. les très nombreux noms indiens qui émaillent le récit ajoutent à sa force, nous dépaysent, et donnent le poids de ce qu'ils emportent au delà de leurs pauvres baluchons: une culture, un horizon qu'il va leur falloir reconstruire dans un ailleurs hostile.

Nous avons appris L Histoire depuis la place du conquérant, du « Blanc Civilisateur », maintenant seulement, les décolonisations ont suffisamment d'ans pour que puissent émerger d'autres voix et que nous puissions le coeur serré et la honte au ventre les entendre.
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