Certains soldats se mutilent volontairement pour être renvoyés à l’arrière, mais la stratégie est risquée : démasqués par les médecins à cause des traces de poudre qui constellent leurs blessures infligées à bout portant, ils peuvent être durement sanctionnés.
La majorité des soldats refusent simplement de monter au front, mais ils tiennent leurs positions : ils parlent eux-mêmes de grève et non de mutineries. Leur mouvement est également suivi à l’intérieur du pays par les civils et les femmes qui participent à l’effort de guerre et veulent de meilleures conditions de travail.
La lassitude des soldats est extrême ; ils ont l’impression d’être sacrifiés sans aucune considération de la part de leur état-major, d’autant que les permissions se sont espacées, voire ont toutes été annulées.