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Critique de argali


Près de deux ans après la mort de Nelly Arcan, un nouveau livre portant sa signature est en librairie. Burqa de chair propose deux récits inédits, soit La robe et La honte, qui relate une expérience humiliante sur un plateau de télévision. Une version allongée de L'enfant dans le miroir, un «conte cruel pour jeunes filles» fait également partie de l'ouvrage.
On peut se demander l'intérêt (sinon financier) de cette sortie posthume. D'abord parce que les textes sont en lecture libre sur le site de Nelly Arcan (qui continue à vivre malgré sa mort), ensuite parce que si elle n'a pas jugé bon de les publier de son vivant, c'est qu'il y avait une raison. Pourquoi ne pas respecter ses volontés ? Son oeuvre ?

Née dans les Cantons de l'Est en 1973, Nelly Arcan, de son vrai nom Isabelle Fortier, s'est fait connaître en 2001 avec Putain, un premier roman percutant et dérangeant.

L'écriture est crue, dérangeante mais elle dissèque les sentiments au scapel.
Ex escort-girl, Nelly Arcan interroge l'âme et le corps. Elle jette un regard sans complaisance sur les hommes, les relations humaines, le sexe, la société. Son personnage, bien que plein de contradictions et de paradoxe, est touchant. Ses confidences glauques et douloureuses sont bouleversantes. On y sent poindre la folie, la dévalorisation de soi, la honte. Et en cela son personnage est attachant ; de même que par sa lucidité. On touche du doigt le désespoir qui l'habite. L'ombre du suicide rode déjà sur ses textes.

Pourquoi ce livre ? Ce n'est pas un récit, ce n'est pas une histoire et cela donne juste une image de Nelly Arcan (qui n'est plus là pour expliquer, défendre), cette météorite dans le monde littéraire québécois, qui publia 4 livres en huit ans avant de se donner la mort en septembre 2009.
Un livre qui laisse une sensation de malaise mais donne envie de découvrir cette femme dont je n'avais jamais entendu parler.

Un plus : la très belle préface de Nancy Huston.
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