Il m'observait comme si j'étais un trésor qu'il venait seulement de découvrir.
- Vous l'aimiez, plaida-t-il encore, paupières baissées.
- Je l'aime toujours. C'est une blessure qui ne se refermera sans doute jamais complètement. Mais cela ne veut pas dire que je suis incapable d'aimer de nouveau.
- Si une autre personne se sentait seule, alors ces deux personnes pourraient être uniques ensemble, tu ne trouves pas ? Et alors, ils ne seraient plus vraiment seuls...
- [...] Vous êtes comme une fleur à la dérive, emportée par un courant contre lequel elle n'arrive pas à lutter.
- Comme une mauvaise herbe, plutôt.
- Une mauvaise herbe, soit, riposta-t-il dans un éclat de rire. Avez-vous déjà rencontré une plante plus tenace qu'une mauvaise herbe ? On a beau tenter de s'en débarrasser, encore et encore, elles reviennent toujours à l'assaut. Une magnifique métaphore de la vie, ne trouvez-vous pas ?
« J'ai toujours détesté attendre. Petite, déjà, j'abhorrais ces instants d'inaction où le temps semblait s'étirer à l'infini, chaque heure, chaque minute aussi longue qu'une vie tout entière. Cette interminable étendue désertique qui vous laisse en tête à tête avec vos pensées les plus irrationnelles. Cet endroit plein de solitude où la confiance se meurt et le regret devient un monstre qui n'en finit pas de grossir. »
« Ses baisers étaient comme la première bouffée d'air pur lorsqu'on remonte à la surface. Comme un feu dévastateur qui se répandait le long de mon corps en dévorant tout sur son passage. »
« Il est des blessures que le temps fait suppurer et qui deviennent d'horribles cicatrices. Il en est d'autres qui s'effacent peu à peu, jusqu'à devenir une douleur fantôme qui vous rappelle avec une sorte de nostalgie une époque définitivement révolue. »