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Critique de kuroineko


L'écrivain japonaise Ariyoshi Sawako m'avait déjà marquée par sa finesse d'analyse et la profondeur psychologique de ses personnages avec le Miroir des courtisanes.

Je retrouve les mêmes sensations de lecture avec Kaé ou les deux rivales. Jeune fille issue de la caste samouraï; Kaé entre comme épouse du fils héritier dans la maison de médecins de campagne Hanaoka à la demande de Otsugi, sa future belle-mère. Union particulière puisque l'époux est en études à Kyoto et ne reviendra que trois années plus tard. En tant que brue, Kaé se sent intégrée à sa nouvelle famille grâce à l'amabilité continue dont fait preuve Otsugi. Mais lorsque Unpei revient, celle-ci révèle la mère possessive en elle. Débutent des années de sourde animosité entre les deux femmes. Jalousie, perfidie et piques pleuvent, enrobées de tant de velours que de l'extérieur, on ne peut qu'envier Kaé d'avoir une belle-mère aussi complaisante et pleine d'égards pour elle.

Ariyoshi Sawako instille l'ambiance délétère qui s'installe dans la maisonnée avec un art consommé. Son pinceau est d'une grande élégance et découvre le quotidien des femmes de cette période comprise entre la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème. Même si son attention porte principalement sur les destinées féminines, et plus particulièrement sur Kaé et Otsugi, elle dépeint le travail et l'existence d'un médecin. Si Unpei vit dans une petite bourgade, il s'est néanmoins intéressé lors de ses études à la médecines occidentales hollandaises. le Japon des Tokugawa est alors fermé aux étrangers, à l'exception des représentants de la Hollande, concentrés sur l'île de Dejima. L'influence de leurs avancées scientifiques et médicales se diffusent peu à peu. Ainsi Unpei a-t-il pu bénéficier de l'enseignement d'un adepte japonais de ces nouveaux préceptes. Il reprend à son compte ses acquis et travaille à améliorer savoirs et techniques chirurgicales afin de guérir le plus de maladies et problèmes possibles.

Cette partie est également fort intéressante à découvrir, surtout lorsqu'on apprend - après vérification - que Hanaoka Unpei, appelé également Seishusensei, a effectivement existé et s'est rendu célèbre au Japon par une prouesse médicale d'importance.

J'avais trouvé cette édition France Loisirs un peu défraîchie dans une boîte à livres. Je ne m'attendais d'ailleurs pas à y rencontrer Dame Ariyoshi, d'où ma joie de me plonger dans cette lecture. Lecture formidable, enrichissante et très prenante. J'espère pouvoir lire ses deux autres ouvrages traduits en français.
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