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Critique de Cannetille


Nous sommes dans les années soixante-dix. Akiko vit avec son mari et son fils dans un petit pavillon d'un quartier populaire de Tokyo. le décès subit de sa belle-mère lui laisse soudain la charge de son beau-père, Shigezo, âgé de quatre-vingt-quatre ans et montrant des signes inquiétants de sénilité. Après avoir cherché toutes les solutions, Akiko va devoir mettre son activité professionnelle entre parenthèses, accueillir Shigezo chez elle et le materner vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle va découvrir tout le sordide de la maladie et du stade ultime de la vieillesse, mais aussi s'attacher de plus en plus au vieil homme qu'elle accompagnera jusqu'au bout avec tendresse et humanité.


L'histoire soulève la question du vieillissement de la population japonaise. Les chiffres évoqués par l'auteur sont très pessimistes. En réalité, aujourd'hui, presque 30 % des Japonais ont plus de 65 ans, ce qui en fait la population la plus âgée au monde. Comment gérer le douloureux problème de la dépendance ? Dans les années soixante-dix (et sans doute encore aujourd'hui ?), peu de solutions étaient à la disposition des familles, les maisons de retraite étant réservées aux personnes en bonne santé physique et mentale. Il était donc encore très fréquent de voir cohabiter les différentes générations, au détriment de l'activité professionnelle de l'épouse, encore jugée très secondaire.


C'est donc aussi la place de la femme dans la société japonaise qui est ici en jeu : le mari d'Akiko ne se sentira jamais concerné par la prise en charge de son père et ne lèvera jamais le petit doigt pour aider son épouse dans ce qu'il ne considère que des tâches domestiques, même lorsqu'elle en perdra le sommeil et risquera de compromettre sa propre santé.


Au global, Sawako Ariyoshi nous livre une réflexion sur la vie et la mort : les personnages du roman prennent soudain conscience de leur propre finitude. Ils découvrent la peur de mal vieillir et de connaître une déchéance pire que la mort elle-même.


Nouveau coup de coeur pour la profondeur et l'élégance de l'écriture de Sawako Ariyoshi.


Prolongement sur le vieillissement au Japon dans la rubrique Le coin des curieux, à la fin de ma chronique sur ce livre sur mon blog :
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/03/ariyoshi-sawako-le-crepuscule-de-shigezo.html


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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