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Critique de Cannetille


J'ai été totalement séduite par cette longue histoire d'amour-haine entre une mère et sa fille japonaises, du tout début du XXe siècle jusqu'aux années cinquante.


Tomoko a sept ans. Elle est subjuguée par l'éclatante beauté de sa mère, qui ne lui consacre que bien peu d'attention et d'amour maternel : Ikuyo, déjà veuve à vingt ans, n'est préoccupée que de son propre éclat et de la somptuosité de ses kimonos. Assoiffée d'attentions et d'admiration, elle ne tarde pas à se remarier, abandonnant sa fille à sa grand-mère.


Mais, dans le Japon de ce début de XXe siècle, le mariage ne correspond guère aux rêves de la jeune femme, dont les comportements dérangent sa belle-famille et choquent jusqu'à sa propre mère. Abandonnée de tous, barricadée dans sa fierté hautaine et une carapace de méchanceté aigrie, elle se retrouve bientôt dans le « monde des fleurs et des saules », y entraînant sa fille, vendue à dix ans à une maison de geishas.


Le roman développe la relation compliquée entre cette mère fantasque et égoïste, et sa fille, d'abord enfant blessée, puis jeune femme qui cherche à se préserver dans un environnement impitoyable, et enfin femme mûre qui parviendra peut-être à la sérénité. Ikuyo a des aspirations parfaitement modernes, mais dans une existence dépendante du pouvoir et du regard des hommes. Tomoko, grâce à l'évolution de son siècle, et en particulier à cause de la seconde guerre mondiale qui va bouleverser le pays, et, comme en Occident, fortement modifier la place des femmes, parviendra à s'affirmer et à trouver sa place.


Tout en finesse et sobriété, l'écriture de Sawako Ariyoshi nous fait découvrir la société japonaise au travers du regard de deux femmes que tout attire et oppose : bain culturel donc, dépaysant et surprenant à souhait, dans un pays qui, au cours de cette première moitié du XXe siècle, bascule de la tradition vers la modernité. Mais aussi regard sensible sur la vie des femmes japonaises et, en particulier, sur une relation mère-fille chaotique mais indéfectible.


Un nouveau coup de coeur pour Sawako Ariyoshi. Dommage que seuls quatre de ses romans aient été traduits du Japonais.


Prolongation sur le kimono japonais dans la rubrique Le coin des curieux, à la fin de ma chronique sur ce livre sur mon blog :
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/03/ariyoshi-sawako-le-miroir-des.html

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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