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Critique de Sachenka


Je pense que je préférais Roberto Arlt quand il inventait une intrigue tournant autour d'une société secrète, avec le mystère et tout… La danse du feu m'a laissé de glace. Et pourtant il y est question de l'ardeur de la passion. Mais le problème (selon moi), c'est davantage le style de l'auteur que l'intrigue elle-même. L'histoire commence alors que le narrateur, amoureux fou d'Irène, rencontre la mère de cette dernière et ça ne se passe pas particulièrement bien. C'est que, voyez-vous, il est déjà marié à une autre et Irène est mineure ! Bon, la jeune fille n'est pas une petite Lolita, il s'agit presque d'une femme, 17 ans. Ça n'excuse rien, j'en conviens. Quoiqu'il en soit, il semble que l'amour soit réciproque. Comme point de départ, c'est assez réussi. Là où j'ai moins accroché, c'est que l'intrigue est lente à se développer et que les longueurs s'accumulent. Ajoutez à cela que le personnage principal, cet anti-héros, ne se démarque pas particulièrement.

Ce premier chapitre clos, retour en arrière, question de bien comprendre cette intrigue amoureuse. le narrateur croise ladite Irène, en fait, il ne lui parle pas, il reste là, impuissant et déjà épris, à la regarder passer et disparaître dans le flot des voyageurs de Buenos Aires. S'ensuit plusieurs mois – ou quelques années, je ne me rappelle plus – au cours desquelles il se remet beaucoup en question. Lui, un homme d'âge mur, avec femme et enfants, un boulot qui ne le satisfait plus, blablabla. Et elle dure, la vie ! Puis, par un heureux concours des circonstances, Irène retrouve sa trace. Les deux devront affronter mer et monde – et belle-mère, et ex-épouse et conventions sociales et difficultés économiques et… - pour rester unis. J'ai compris tardivement le sens du titre, La danse du feu, qui fait référence à un morceau de musique qu'elle joue au piano pour lui.

Évidemment, il s'agit d'un roman de Roberto Arlt, alors les choses ne pouvaient pas finir aussi bien. Il fallait complexifier cette histoire qui est surtout un prétexte pour aborder des questions existencielles. Qu'est-ce que l'amour ? Et le bonheur ? Peut-on vraiment y accéder ? À quel prix ? Faut-il vraiment choisir entre la passion dévorante et la tranquilité familiale ? Et qui de mieux pour réfléchir à tout cela qu'un homme finalement bien ordinaire, peut-être banal, voire ridicule. N'est-ce pas ainsi que les autres le voient et le jugent ? La capacité de l'auteur à sonder l'âme humaine m'étonne toujours, surtout qu'il y procède à partir de personnages monsieur-madame-tout-le-monde (qui espèrent toujours que quelque chose d'extraordinaire va arriver) et de thèmes assez anodins. Exit les grands drames avec les héros au destin exceptionnel, que du monde réel ! Finalement, en écrivant cette critique, je me rends compte que j'ai bien aimé ce roman.
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