La lecture des romans m'avait inspiré une conception en quelque sorte dionysiaque de la passion.
L'amour excédait les limites du devoir. C'était un char de feu qui arrachait l'homme à la surface de la terre, l'installait sur les cimes de l'hallucination.
L'homme, en quelque extrémité que ce soit de la passion, offre un champ d'observation remarquable, pour peu que ses confessions permettent de décrire ces excès mêmes.
Mes collègues m'étaient odieux et, quand je ne les haïssais pas, c'était pour les observer avec une méprisante ironie.
Le malheur, c'est que les humains soient si peu raisonnables. La vie ne serait-elle pas plus fraternelle et harmonieuse si chacun s'en allait de son côté le jour où il en aurait envie?
Si attaché que l'on soit à la conception matérialiste de l'existence, on ne peut que s'étonner parfois de la somme de contradictions mises en jeu, dans le mécanisme psychologique de l'être humain, par la grise monotonie de la ville. L'individu atteint en certains cas à un tel degré de raffinement dans l'étrangeté de ses orientations mentales qu'on en arrive à se demander s'il n'existerait pas, indépendamment de la matière, un esprit subtil qui agirait, auprès des organes de perception immédiate, comme un détecteur de faits à venir. (page 61)
Pour se garder de l'homme, la femme doit évaluer à l'avance le tort que celui-ci pourrait lui causer. Plus intense est cette perception, plus ferme sera sa résistance au danger d'une amitié sans retenue. (page 38)