AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Yuixem


Avant d'aborder Ronces Blanches et Roses Rouges, j'aimerais d'abord vous présenter la jeune maison d'édition Magic Mirror. Leur ligne éditoriale s'intéresse à nous faire (re)voyager dans les contes de notre enfance en les revisitant au gré de l'imagination de leurs auteurs. Ils prévoient trois collections : une qui reprend les contes bien connus, une autre qui mettra les vilains sous les projecteurs et enfin une dernière qui nous fera découvrir des histoires souvent inconnues du grand public. Un pari très intéressant et qui titille ma curiosité, moi la grande passionnée de contes. Leur aventure a ainsi commencé avec la publication de ce premier roman. Si jamais vous vous sentez l'âme d'un écrivain, sachez que la maison d'édition réalise un appel à texte concernant le conte de la Petite Sirène ! Un prochain livre qu'il me tardera d'avoir entre les mains.

Comme j'étais encore au Japon lorsque je me suis procurée Ronces Blanches et Roses Rouges, je l'ai acheté en numérique. Je le regrette malheureusement car je trouve la couverture magnifique et j'aurais bien aimé posséder un exemplaire dans ma bibliothèque physique. J'ai pu ainsi découvrir par moi-même Mina M, une illustratrice que @fungilumini adore et dont elle parle régulièrement dans ses chroniques. J'espère que l'occasion se présentera lors d'un salon d'acheter la version papier et de peut-être le faire dédicacer ! Enfin, avec une aussi belle illustration de couverture, j'aurais apprécié en admirer davantage entre les pages durant ma lecture du roman. Je trouve généralement que les dessins font toujours une belle paire avec les contes… pas une déception, mais une demande – pas très discrète – auprès de Magic Mirror :p

Abordons à présent Ronces Blanches et Roses Rouges ! le roman reprend le conte de Blanche-Neige et Rose-Rouge des Frères Grimm. Je ne connaissais pas du tout ce conte et j'ai été très heureuse de le découvrir via Laetitia Arnould ainsi que la version originale, disponible à la fin du livre, qui m'a permis de comprendre jusqu'à quel degré il avait été réécrit. L'auteure nous conte en premier lieu la vie quotidienne de deux petites filles, Rose et Blanche, auprès de leur papa, qui exerce le rare métier d'illusionniste. Mais ce récit prend fin de manière brutale et nous envoie plusieurs années plus tard auprès de deux jeunes filles, Sirona et Eloane que l'on suppose être Rose et Blanche. Malheureusement, elles sont devenues orphelines, ont perdu la mémoire et vivent désormais avec une étrange dame nommée Whitecombe. Dès le départ, on sent que cette femme cache quelque chose à ses filles et qu'on ne peut lui faire confiance. Et nos inquiétudes se confirment puisqu'elle fiance de force et sans prévenir l'aînée à un inconnu, qui est certes charmant, mais qui dégage une froideur particulière. Alors que Sirona tente de faire entendre raison à sa gardienne, celle-ci entre dans une colère noire, forçant la jeune fille à s'enfuir en abandonnant sa soeur qu'elle se promet de revenir chercher. Après avoir bravé le rude froid de l'hiver, fui ses assaillants qui tentent de l'emmener, rencontré son destin et vaincu sa peur de l'ours qui demeure dans la forêt, Sirona arrive devant un étrange château…

Le gros point fort de ce roman est sans aucun doute son ambiance. Tout le long, on se sent reclus, enfermés, voire même étouffés. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un huis-clos, on a l'impression d'être enfermés dans les divers environnements et de ne pouvoir trouver une issue de secours : la chaumière, la forêt, le château, l'hiver, la nuit… On est constamment mal à l'aise dans ce roman, ne comprenant pas trop ce qu'il se passe réellement. L'ambiance est magnifiée par le style de Laetitia Arnould qui nous décrit toujours en détails les lieux et les sensations.

Le meilleur passage du livre est sans aucun doute celui à l'intérieur du château à la fois enchanteur et terrifiant. Lorsque Sirona pénètre dans cette antre, elle se fait comme hypnotisée par la musique et le charme du mystérieux pianiste qui y habite. La jeune fille en oublie la raison de sa venue, les diverses émotions qui la traversent lorsqu'elle parcourt les pièces de l'immense édifice, et même sa tendre petite soeur. Tout comme elle, nous sommes complètement envoûtés par les mélodies du maître de maison et on tourne les pages les unes après les autres sans se rendre compte du temps qui passe et de la non-présence d'action. On est comme dans un état second, un rêve… quoique plutôt un cauchemar. le pianiste n'est donc pas le seul magicien ici, l'auteure est également une ensorceleuse des mots !

Concernant les personnages, j'ai été malheureusement moins séduite. Sirona possède l'allure des héroïnes fortes de caractère et indépendantes. Elle est bien décidée à ne pas accepter le terrible destin que Mme Whitecombe lui a concocté. Seulement, je l'ai trouvé peu développée et un peu fatigante à ne jamais vouloir croire en la magie qui est constamment présente. Son sérieux a quelque peu entaché le charme qu'elle aurait dû posséder en tant que personnage principal. Eloane est par contre un personnage sans intérêt, chose que j'ai trouvé très dommage. Incarnant la rêverie et le romantisme, elle apparait plus stupide que son ainée et facilement manipulable.

Les personnages secondaires m'ont davantage plu. Les méchants sont de véritables méchants ! Ils jouent parfaitement leur rôle et ont beaucoup de caractère. L'ours est adorable et touchant à vouloir protéger en permanence notre héroïne. L'Illusionniste est également un personnage marquant du début du roman, parent aimant, rêveur, faiseur de joie et grand justicier.

Bien que j'ai été également quelque peu déçue par la fin, j'ai passé un excellent moment à découvrir l'univers de Ronces Blanches et Roses Rouges et la plume de Laetitia Arnould. J'ai vraiment hâte de découvrir une autre production de l'auteure ainsi que de Magic Mirror.
Lien : https://livraisonslitteraire..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}