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Critique de cornelia-online


« le sauvage » de Guillermo Arriaga, chez Fayard, est un roman comme je les adore, dense, intense, féroce, à l'image du loup en couverture. Amateurs d'aventure, de grands espaces, de sagas, d'émotions, vous serez comblés par ce livre qui parle de la vengeance, et de la résilience, avec pour fil rouge l'affrontement farouche entre l'homme et la bête en lui.
Le narrateur, Juan Guillermo, grandit à Mexico dans les années soixante. Dès la seconde page, on apprend que toute sa famille (y compris les animaux de compagnie) va mourir dans les quatre années qui viennent. Pourquoi ? Comment ? Juan Guillermo, éperdu de douleur, fou amoureux de la belle Chelo, se transforme progressivement, guidé par l'obsession de venger la mort de ses proches.
En parallèle, on suit la piste d'Amaruk, un trappeur inuit lancé à la poursuite d'un grand loup, là-bas, très loin, dans le Yukon. Mais quel peut être le lien entre cette traque et les aventures de Juan Guillermo ?
« le sauvage » m'a tenue en haleine de la première à la dernière page. La structure de ce roman de près de 700 pages est absolument sidérante, avec des flash-backs, des arrêts sur image, des accélérations fulgurantes, des citations. J'ai aimé les ‘apartés' qui toujours apportent un éclairage intéressant sur l'action en-cours, ainsi que les jeux de typo, ou les listes, qui explicitent les sentiments du narrateur. Les nombreux personnages sont parfaitement campés; on appréciera aussi l'ancrage des actions dans des lieux précis (les toits, les citernes, la maison familiale), ainsi que les descriptions de la nature, dans presque toutes les séquences se déroulant dans le Grand Nord.
« le sauvage » est un livre intense, le sang y coule fréquemment, et la violence est omniprésente; mais aux yeux de Juan Guillermo, elle fait partie intégrante de l'existence, tout comme la mort – ce qui crée parfois un décalage troublant entre le ton de la narration et les faits en eux-mêmes. Cela ne l'empêche pas d'avoir des valeurs, de se montrer courageux, altruiste, et solidaire avec ses alliés.
Guillermo Arriaga nous livre une critique féroce de l'extrémisme religieux et de la corruption au Mexique, avec en toile de fond une réflexion sur le bien et le mal, les ‘bons garçons' n'étant décidément pas recommandables, malgré leur apparence soignée. Même avec le soutien sans faille d'une famille aimante, il paraît très difficile d'évoluer dans cette société sans devoir se confronter à des pratiques frauduleuses, à des menaces, des intimidations. Dans ce contexte, l'audace et la détermination de Juan Guillermo seront salutaires. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2SeTOF6
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