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Un jeune garçon dans la jungle d' un quartier populaire de Mexico. Guerre des gangs, trafiques et corruption. A dix-sept ans, Il est l' unique survivant de sa famille. Marqué par la mort violente de son frère aîné adoré ,Juan Guillermo ne pense qu'à se venger, une quête sauvage et impossible. " Si tu cherches la vengeance creuse deux tombes", cette citation de Confucius chuchotée à son oreille par Chelo sa douce fiancée font vaciller ses certitudes. Mais où trouver la paix, comment survivre à de telles épreuves??
Comme un miroir à la tragédie vécue par Juan Guillermo, nous suivons les traces d' Amaruk, un trappeur Inuit lancé à la poursuite d' un grand loup gris au milieu des forêts enneigées du grand Nord Canadien. Comment ses deux récits si éloignés vont-ils se fondre?
De la grande métropole mexicaine aux étendues glacées du Yukon, le sauvage qui sommeille en chacun de nous est toujours prêt à se réveiller.
Saga familiale, vendetta mexicaine, récit d' apprentissage, roman historique et épique, conte philosophique, histoire d' amour d' un romantisme absolu et légende indienne du grand Nord, mais aussi, apartés socratiques, littéraires, légendaires et même musicales. Guillermo Arriaga embrasse une époque, la fin des années soixante, et le continent américain pour nous offrir un roman éblouissant au souffle rare.
Sept cents pages qui se lisent d' une traite. Cet été sur la plage , offrez vous cet énorme pavé.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Guillermo Arriaga semblait avoir tiré un trait sur sa carrière de romancier depuis la parution de le bison de la nuit (1999 au Mexique, 2005 en France), tout aussi bon, sinon meilleur que ses deux premiers livres. Depuis près de 20 ans, hormis pour un recueil de nouvelles, le mexicain s'était consacré pleinement au cinéma en tant que producteur, scénariste (21 grammes, Babel, Trois enterrements) et réalisateur (Loin de la terre brûlée). L'annonce de son retour en littérature a donc été une bonne nouvelle et la lecture de le sauvage rien de moins qu'une déflagration, tant ce roman fleuve possède une puissance hors normes, tout en charriant une multitude d'alluvions, inévitables dans un livre aussi touffu, chargé et flamboyant. le sauvage est le livre de la violence mexicaine, nourrie à la corruption des politiques et de la police, bénie par les autorités religieuses. Dès la deuxième page, la messe est dite, si l'on ose dire, le narrateur, Juan Guillermo, annonçant froidement que l'ensemble de sa famille, parents, frère, grand-mère et même chien et perruches allaient mourir dans un laps de temps de 4 ans. Dès lors, Guillermo Arriaga va nous raconter l'histoire de ces disparitions en passant sans cesse d'une temporalité à une autre, comme des vagues successives arrivant sur la plage des souvenirs, au risque de perdre son lecteur. Il y a malgré tout une ligne narrative forte, qui est celle de l'assassinat du frère de Guillermo, pour lequel ce dernier se sent coupable et a surtout décidé de se venger. Mais en parallèle, un autre récit se développe et prend de l'ampleur : celui de la traque d'un loup par un trappeur, au nord du Canada. A cela s'ajoutent des coquetteries typographiques sur certaines pages, de courts chapitres consacrés à Newton, von Clausewitz, Socrate ou Jimi Hendrix, l'évocation d'un certain nombre de curiosités historiques ou ethnologiques, sans oublier l'établissement de listes plus ou moins en rapport avec les thématiques du livre. Il y a bien parfois une impression de trop plein et de luxuriance, avec une multitude de digressions, et le roman n'aurait sans doute pas été moins efficace en étant raccourci mais l'intensité et la force du style d'Arriaga finissent par annihiler toute résistance. Il y a dans le sauvage des scènes d'une incroyable magnitude (9 sur l'échelle de Richter), notamment celles qui opposent Juan Guillermo à un loup qui n'a connu que la captivité mais qui n'a jamais renoncé à une férocité atavique. C'est bien là que se situe l'acmé du livre : L'homme est un loup pour l'homme et l'apaisement ne viendra qu'en toute fin de roman quand les aliénations morales et physiques auront disparu. Il y a sans doute dans le sauvage de quoi écrire 3 à 4 romans distincts. le livre n'est pas captivant à tous les instants mais quand il l'est, ce qui est assez fréquent, c'est avec une vigueur et une splendeur que l'on retrouve rarement dans la littérature contemporaine. On en sort lessivé et tout surpris d'être indemne.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Double roman ...
Une claque a la mesure des films écrit par ce scénariste .
Violence poésie humanisme grand espace la liste des ingrédients de cette incroyable découverte
Au top 5 de les livres cette année et numéro un actuellement
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« L'homme est un loup pour l'homme » voilà une citation qui pourrait servir d'épigraphe à ce roman impressionnant . D'abord ,par son envergure (950 p en poche) , puis par l'entreprise elle-même :deux arcs narratifs entrelacés , l‘un à Mexico dans les années 60 et l'autre dans le Yukon . Rouge sang d'un Mexique ultra violent ravagé par la drogue , la corruption et les gangs , blanc immaculé des solitudes enneigés ; guerre de l'homme contre l'homme , lutte de l'homme contre les forces naturelles ; le jeune Juan Guillermo , rongé par les deuils, la haine ,la jalousie ; Amaruq ,le chasseur inuit lancé à la poursuite de sa baleine blanche , Nujuaqtutuq le grand loup . Une quête spirituelle , une descente aux enfers . Comme chez Dante , Juan Guillermo au terme de sa course à la mort , de sa rencontre avec le mal ,trouvera-t-il le chemin de la paix de l'âme ?
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Années 60, Unidad Modelo, quartier populaire de Mexico.
Juan Guillermo Valdes y est notre guide. Et à l'image du labyrinthe que constituent les ruelles de ce territoire que ses enfants parcourent en passant de toit-terrasses en toits-terrasses, la visite qu'il en propose se prête aux rebroussements, aux errements, aux traversées clandestines.

Le contexte est exposé d'emblée, marqué par la mort et une inextinguible soif de vengeance. Juan Guillermo est hanté des pertes successives qui ont ponctué sa vie. Et cela a commencé très tôt, avec la mort de son frère jumeau dans l'utérus maternel ; il en a hérité un sentiment d'abandon et le besoin de combler un vide émotionnel qui l'a précocement amené à convoiter les filles, désirant ardemment leur proximité, leur regard, leur nudité… puis il y a eu la mort de son grand frère Carlos, assassiné avec le soutien de l'église et de la police par des chrétiens fanatiques, celle de ses parents, dans un accident faisant opportunément suite eu décès de leur fils aîné, de sa grand-mère… entre autres.

Juan Guillermo n'a plus qu'une obsession : venger Carlos. Et pendant qu'il rumine et organise les conditions de cette vengeance, un incessant va-et-vient entre présent et passé explicite les événements à l'origine de cette situation, en même temps qu'il nous replonge dans l'enfance et la jeunesse du héros.

Pour lui, les dés semblaient jetés. Que peut devenir un gamin né dans quartier où l'état de droit n'a pas cours, où règnent la corruption et la cruauté diabolique d'une police entretenant des accointances avec les criminels qu'elle est censée punir ? Dont le frère aîné s'adonne à divers trafics illégaux, auxquels il le fait, à l'occasion, participer ? Mais même dans cet univers écrasé par le poids du déterminisme social et de l'iniquité institutionnalisée, tout n'est pas si simple… Elevés par des parents cultivés, convaincus que l'enseignement est la meilleure façon de changer le monde, Juan Guillermo et Carlos ont grandi dans un foyer peuplé de livres, fréquentant Aristote, Kafka, Faulkner, Juan Rulfo, Stendhal, Zola

Et c'est cette complexité du personnage principal qui fait en grande partie la richesse de ce roman, en lui conférant une tonalité singulière, osmose de rage et poésie, de gouaille, de crudité et de digressions philosophiques.

Le contexte se prête par ailleurs aux rebondissements, épisodes cocasses mais aussi tragiques qui ponctuent le récit de moments marquants, parmi lesquels l'apprivoisement par Juan Guillermo d'un incontrôlable et féroce chien-loup qu'il a sauvé de l'euthanasie ; le scandale provoqué par son initiation sexuelle précoce avec une camarade d'école primaire joyeusement consentante ; les déboires que valent à la famille Valdes la traque de Carlos par l'ignoble policier Zurita ; les atrocités commises par la clandestine milice des Bons Garçons, extrémistes chrétiens dirigés par le fanatique Humberto, qui voue à sa dépravée de mère une haine confinant à la démence… Autant d'occasions pour Juan Guillermo d'exprimer son impulsivité et sa dureté, mais aussi sa détresse et son besoin éperdu d'amour, qu'il trouve en la personne de Chelo, jeune fille elle aussi cabossée, avec laquelle il entretient une relation aussi passionnée que compliquée.

Son histoire laisse par intermittences la place à celle d'Amaruq, métis inuit que nous accompagnons dans sa traque solitaire et interminable d'un loup, qu'il a surnommé Nujuaqtutuq –"le Sauvage"- au coeur des immensités glacées des forêts du Yukon.

Il faudra de la patience pour relier les deux pans a priori complètement décorrélés de l'intrigue. Tout autant qu'en requiert la manière dont le narrateur reconstitue, avec minutie et apparente anarchie, le puzzle de son récit. Mais peu importe. Si le rythme du roman peut sembler par moments inégal, les épisodes d'une tension extrême succédant à des périodes de morne marasme, je ne me suis jamais ennuyée en compagnie de Juan Guillermo, portée par sa spontanéité, sa combativité, et ce curieux mélange d'humour et de désespoir qui le rend aussi drôle que bouleversant.

Et puis Guillermo Arriaga livre, dans ce récit où celle du monde animal et celle de la société des hommes se répondent, un bel hommage à la sauvagerie comme expression d'une liberté et d'une force qui permettent de survivre, d'un élan naturel et sans concession à tout ce qui nous bride et tente de nous anéantir.

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« le sauvage » de Guillermo Arriaga, chez Fayard, est un roman comme je les adore, dense, intense, féroce, à l'image du loup en couverture. Amateurs d'aventure, de grands espaces, de sagas, d'émotions, vous serez comblés par ce livre qui parle de la vengeance, et de la résilience, avec pour fil rouge l'affrontement farouche entre l'homme et la bête en lui.
Le narrateur, Juan Guillermo, grandit à Mexico dans les années soixante. Dès la seconde page, on apprend que toute sa famille (y compris les animaux de compagnie) va mourir dans les quatre années qui viennent. Pourquoi ? Comment ? Juan Guillermo, éperdu de douleur, fou amoureux de la belle Chelo, se transforme progressivement, guidé par l'obsession de venger la mort de ses proches.
En parallèle, on suit la piste d'Amaruk, un trappeur inuit lancé à la poursuite d'un grand loup, là-bas, très loin, dans le Yukon. Mais quel peut être le lien entre cette traque et les aventures de Juan Guillermo ?
« le sauvage » m'a tenue en haleine de la première à la dernière page. La structure de ce roman de près de 700 pages est absolument sidérante, avec des flash-backs, des arrêts sur image, des accélérations fulgurantes, des citations. J'ai aimé les ‘apartés' qui toujours apportent un éclairage intéressant sur l'action en-cours, ainsi que les jeux de typo, ou les listes, qui explicitent les sentiments du narrateur. Les nombreux personnages sont parfaitement campés; on appréciera aussi l'ancrage des actions dans des lieux précis (les toits, les citernes, la maison familiale), ainsi que les descriptions de la nature, dans presque toutes les séquences se déroulant dans le Grand Nord.
« le sauvage » est un livre intense, le sang y coule fréquemment, et la violence est omniprésente; mais aux yeux de Juan Guillermo, elle fait partie intégrante de l'existence, tout comme la mort – ce qui crée parfois un décalage troublant entre le ton de la narration et les faits en eux-mêmes. Cela ne l'empêche pas d'avoir des valeurs, de se montrer courageux, altruiste, et solidaire avec ses alliés.
Guillermo Arriaga nous livre une critique féroce de l'extrémisme religieux et de la corruption au Mexique, avec en toile de fond une réflexion sur le bien et le mal, les ‘bons garçons' n'étant décidément pas recommandables, malgré leur apparence soignée. Même avec le soutien sans faille d'une famille aimante, il paraît très difficile d'évoluer dans cette société sans devoir se confronter à des pratiques frauduleuses, à des menaces, des intimidations. Dans ce contexte, l'audace et la détermination de Juan Guillermo seront salutaires. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2SeTOF6
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Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi prenant, un texte aussi bien écrit, aussi dense sans être barbant. Deux histoires, deux destins, à deux endroits si différents l'un de l'autre (un quartier populaire de Mexico City et les forêts enneigées du Yukon) mais qui vont se rejoindre sur les chemins du deuil, de la résilience, de la sauvagerie des hommes et - à contrario - de l'intelligence animale. Ici, en l'occurrence, il est question de loups. Je pense que c'est la première fois que je lisais le roman d'un auteur mexicain, et même latino-américain, je ressors de cette lecture, ébloui.
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Un roman noir qui débute par un schéma assez classique ; un drame, un projet de vengeance. Mais, l'histoire de Juan Guillermo, elle, n'a rien de classique, dans le fond, mais aussi dans la forme. Un roman-fleuve autour d'un personnage attachant, mais désespéré, qui ne tient plus que pour se venger. Un roman d'aventure, aussi, qui doit mener non pas seulement à la résilience, mais à la renaissance.
Lien : https://appuyezsurlatouchele..
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Énorme pavé avalé cette semaine ! J'ai eu un coup de coeur pour ce roman épique.
Mélangeant le passé, le présent, des extraits de contes, de linguistique, le roman nous entraîne entre Mexique et Canada, entre fanatisme religieux et histoire d'amour passionnel, entre deuil et grans espaces.
Une très belle découverte !
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Roman complet doté d'un souffle que je ne connaissais pas dans la littérature sud américaine. le dédoublement de l'histoire participe au maintien en haleine et ne déséquilibre en rien l'histoire. C'est un pavé et on en sort comme d'une bonne série avec le sentiment d'avoir quitté des potes.
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