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Critique de Mioon


Désormais séparés, Tsugumi et Ayukawa suivent désormais chacun leur vie de leur côté. Tsugumi est rentrée chez ses parents pour passer un peu de temps avec son père, atteint d'un cancer, et elle s'est également mise en couple avec Koré-Eda. J'avoue que ce couple me met assez mal à l'aise. Je ne sais pas s'il s'agit d'un cliché habituel en romance, mais je le trouve assez malsain. Tsugumi se sert de Koré-Eda dont elle n'est pas amoureuse, et Koré-Eda en a bien conscience, mais il rampe littéralement à ses pieds pour qu'elle lui accorde un peu d'attention. Ce n'est vraiment pas ce que j'appelle une situation saine.

De son côté, Ayukawa est toujours l'objet des attentions de son aide-soignante, et ce personnage là me sort toujours autant pas les yeux. Qu'une aide-soignante s'immisce à ce point-là dans la vie de son patient, c'est tout sauf moral et déontologique. Durant le mariage d'une jeune fille qui était en rééducation avec Ayukawa, ils partagent d'ailleurs une anecdote : l'aide-soignante était la plus sévère mais aussi la plus humaine. Honnêtement, ce point-là me gêne encore, parce que ce qu'elle a fait subir à Ayukawa n'était pas sévère, c'était juste abusé. On appelle ça du ''paternalisme médical'', et c'est tout sauf respectueux des patients. Ceci dit, la jeune mariée m'a touchée. Pour ne pas inquiéter sa famille, elle s'est forcée à garder le sourire, ne s'autorisant à craquer qu'à l'hôpital. Je ne peux que comprendre son attitude, mais c'est étouffant à la longue.

Durant ce tome 5, on croise aussi un nouveau couple : Kaede et Keigo. Kaede est atteinte d'une maladie qui la grignote lentement mais sûrement, et elle choisit de déjà mettre sa vie entre parenthèse pour ne pas que son compagnon en fasse trop pour elle. Je l'ai trouvée très touchante elle aussi, je regrette presque qu'elle ne soit pas davantage exploitée. Sa maladie lui fait perdre en mobilité, elle dévore son corps, la laissant face à une réalité bien peu enviable que Keigo choisit de ne pas voir par optimisme et par amour. C'est à la fois mignon et maladroit. Nier la maladie et la mort qui s'approche ne les font pas fuir comme par magie, et une personne handi ou malade se retrouve donc souvent assez seule pour gérer cet aspect. Et, comme la jeune mariée, on se retrouve assez souvent à ne plus en parler, à pleurer seul pour ne pas inquiéter les autres, à tout porter sur nos épaules parce qu'on ne peut pas faire comme si tout ça n'existait pas lorsque ça arrive dans notre propre chair.

Encore un très bon tome !
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