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Critique de Unhomosapiens


Je ne sais pas si ça vous arrive de temps en temps, devant une oeuvre d'art, un tableau, un film, un livre ou tout simplement un paysage, mais vous sentez alors comme une décharge de frissons dans tous le corps, en vous disant que vous vivez quelque chose d'extraordinaire, peut-être même qu'à cet instant vous avez compris un élément de votre vie, qui jusque là vous s'échappait. Eh bien c'est ce que j'ai ressenti pendant les dernières pages du livre de Jirô Asada. Comme si, à cet instant, relativement fugace, ces quelques lignes avaient fait résonner quelque chose enfoui dans mon moi intime. Une lumière, un écho.
C'est un homme de 65 ans, dans le coma, tombé dans le métro de Tokyo après une attaque cérébrale, le jour de sa retraite. Il fait un retour sur sa vie, ses proches, imagine des rencontres en se dédoublant de son corps physique. Il entend ce qu'on dit à son chevet mais ne peut répondre. Il paraît que les malades dans le coma peuvent entendre et percevoir ce qui se passe autour d'eux sans pouvoir répondre. C'est ce qui arrive à cet homme. Sa femme, un collègue, son gendre, un ami d'enfance… vont défiler à son chevet et nous faire part de leur ressenti, les amenant à s'interroger eux-même sur leur existence dans leur relation avec cet homme. Pendant tout le roman, il nous fait part de ses origines plus que modestes, puisqu'il a été abandonné bébé, et recueilli dans un orphelinat. Il souffrira de ce complexe d'infériorité toute sa vie, grimpant les échelons de la société, par son travail et son mérite. C'est à la fin du roman que, par un tour de force génial, il fait un retour sur le moment de son abandon.
On pourra regretter quelques longueurs, quelques maladresses aussi dans la construction du récit, ne sachant plus, par moment, qui parle, où l'on est. Mais tout cela est pardonné, ne serait-ce que par l'ingéniosité de l'intrigue. C'est également un moyen, pour l'auteur, de nous emporter dans les différentes époques de Tokyo, depuis l'après-guerre, en nous faisant revivre les affres et les joies de ses habitants.
Vous aurez compris que c'est un roman qui m'a particulièrement touché et que je recommande vivement.
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