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Citations sur Cendres vives suivi de Le carré du ciel (5)

Septembre

Entretenir le feu, ramasser les fruits, travailler au jardin, écouter une cantate de Buxtehude ou lire quelques pages soigneusement choisies. Réussir une journée comme celle-ci, dans le plaisir continu, dans la saveur des gestes simples, dans le sentiment d'amour envers la vie, m'est aussi précieux que réussir un poème.
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J'ai fait un gâteau, lavé du linge, dessiné, nourri les chats, lu Segalen et le miracle consiste en ce que tout cela allait de soi. Gestes s'accomplissant avec naturel. Sans questionnements oiseux à leur propos concernant leur sens ou leur non-sens. Le simple fait d'être vivant allant de soi. C'est ce caractère d'évidence qui se retire si souvent de moi.
J'ai senti les appels du printemps et je m'y suis livrée sans que le poison du ricanement n'apparaisse. Fraîcheur retrouvée. Acceptation de la vie sans l'habituel tribunal convoqué pour expertise: oui ou non, vaut-elle d'être vécue ?
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Etty Hillesum: "pulvériser l'absolu"...
Oui, pulvériser l'absolu, pulvériser cet insatiable désir de faire de chaque instant quelque chose d'élevé, de spiritualisé. Un peu d'humilité. Venir à bout du désir même de quête.
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(En pensant au père qui n'est plus...)

Ne sommes-nous que des relais? Est-ce que j'entends les merles pour toi, je veux dire "réellement", et de même, est-ce que G. sentira l'odeur de menthe aquatique longtemps après moi, au long de ses descentes heureuses en kayak, de telle sorte que mon amour des rivières me survivra à travers lui? Je recueille les chants d'oiseaux avec la plus grande attention, parce que leur écoute te prolonge, j'en suis sûre. Si ma conscience est assez vive, assez dilatée, alors elle s'agrandit de la tienne, et ton absence au monde semble moins triste.
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Je crois que c’est fini. L’exploration de la « maison », dans tous ses recoins. La maison du corps, la maison de l’âme, de la cave au grenier. Fini. J’ai vu jusqu’au fond du puits. J’ai ausculté les moindres fissures. Je sais tout des fondations, du grès archaïque qui les constitue, des silences enterrés, des douleurs murées, des impossibles scellés sous la pierre. Je sais tout du terreau nourricier, des possibles renaissances, des floraisons inattendues, des dépérissements inévitables. La maison du corps abrite celle de l’âme et c’est parfois la seconde qui veille la première, seule lueur dans la nuit, la maison née de leur union se dresse, unique, pour un séjour incertain, sur un sol incertain, dans une incertaine lumière. Maintenant j’ouvre les fenêtres. Maintenant j’entends le grondement du monde, villes, forêts, océans. Maintenant je regarde par-delà les limites coutumières. La petite lueur ne vacille pas. Elle connaît les ombres et les murs. Elle sait les brises et les tempêtes. Elle s’accommode. Juste place. Elle a trouvé la sienne. Maintenant je peux m’oublier. Maintenant je peux partir. Quitter son socle dur, ses morts pétrifiés, ses recoins d’angoisse. Maintenant il s’agit d’habiter le monde. Rejoindre d’autres séjours. Explorer d’autres maisons. D’autres forêts, océans, villes. Même si, on le sait déjà, la mort règne en maître.
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