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Critique de PGilly


Elle relit jean Giono, Elsa Triolet. Elle écoute en boucle le clair de lune de Debussy. Elle fait du vélo d'appartement. Elle peste contre les inciviques dédaigneux des règles de santé publique. C'est une méditerranéenne à moitié italienne, une tactile, une sensible, une femme soucieuse des habitants de la cité d'en face, dans le 93, le département le plus pauvre de France.
Ses souvenirs d'enfance l'accompagnent tout le temps. L'ombre de son père surtout. Ariane se souvient de ses bras protecteurs, de son courage, de ses promenades matinales dans son jardin pas si joli. Elle lui écrit au présent d'un temps fictif, suspendu au virus, à la mort, à la distance physique. Elle a des hauts et des bas, apprend à penser le réel autrement, à avancer masquée. Pas de fête du 1er mai cette année, mais la solidarité avec la classe ouvrière demeure, de même que la conviction de la nécessité d'un collectif instauré, socle d'un avenir commun.
Ses lettres sont vibrantes, chaudes, directes ; elles portent l'amour du père, les états d'âme d'une résidente forcée, qui déjà sent poindre la nostalgie d'une douceur de vie et d'une attention à l'humain réapparues lors de cette période étrange où la terre a moins tremblé parce que les humains roulaient, volaient, polluaient moins. Même si Ariane a connu des jours sans, elle n'a jamais cédé sur la force de vie, pareille à celle des coquelicots qui fleurissent sur un terrain vague en plein Paris.
Merci pour ces belles missives, écrites à l'encre de l'amour et de la fraternité.



Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
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