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Critique de Sachenka


Le cycle de Fondation. Enfin, je me lance enfin dans cette oeuvre magistrale ! On m'en a parlé la première fois il y a plus de vingt ans mais ce fut un rendez-vous continuellement repoussé. Je m'y suis enfin mis. Je dois dire que mon opinion de ce roman a continuellement changé en cours de lecture. Les premiers mots ne m'ont pas accrochés particulièrement mais l'intrigue m'a paru fort originale : le jeune Gaal arrive sur Trantor, la planète-capitale de l'Empire. Quelle impression un pareil paysage peut provoquer ! Il s'y rend pour travailler avec Hari Seldon, qui développe sa théorie de la psychohistoire. Qu'est-ce que c'est ? Une tentative de prévoir le cours des événements à partir de la psychologie humaine et des phénomènes sociaux. le reste n'est que statistique. Seulement, voilà, cette théorie dérange parce qu'elle prédit la chute de l'Empire. À peine arrivé, Gaal est épié puis arrêté. Pareillement pour Seldon. La solution ? Les envoyer, avec quelques cent mille collaborateurs, sur une planète à la frange de la galaxie : Terminus. Ce sera la Fondation. de là viendra une nouvelle civilisation.

Puis, ces personnages qu'on a à peine eu le temps de connaître cèdent leur place à d'autres, dont Salvor Hardin. La deuxième partie se déroule une cinquantaine d'années plus tard. (Bien que Seldon fasse quelques apparitions sous forme holographique.) Sur le coup, ça m'a fait un peu drôle de changer de groupe de personnages, surtout après seulement 70 pages mais je m'y suis fait. Il me semblait avoir eu si peu le temps de suivre, de comprendre Seldon. Mais bon, il a joué son rôle, «créer» la psychohistoire, il était temps de passer le flambeau. Et ce Hardin, si au début il ne m'avait pas fait une si bonne impression, il s'est révélé fin calculateur, de l'étoffe des grands de ce monde, face aux planètes belliqueuses qui les entourent. Pour une planète isolée et sans défense, c'est primordial.

Malheureusement, les quatrième et cinquième parties se déroulent plusieurs décennies plus loin encore, donc, inévitablement, on se retrouve avec une nouvelle galerie de personnages. Ouf ! Et le nouveau protagoniste, Hober Mallow, un marchand en apparence cupide, n'avait pas l'étoffe des précédents… à première vue. J'étais un peu dépité de ce changement. Ça a obscurci un peu mon jugement. Est-ce que ce sera ainsi à chaque fois ? Une nouvelle partie qui bouleversera tous mes repères, m'obligera à me familiariser avec tous ces nouveaux-venus ? Mais je me suis un peu calmé, ce n'est pas pire que lire un recueil de nouvelles. Un autre élément m'a un déplu, bien que je ne m'en sois pas rendu compte sur le moment : on n'y retrouve pas de personnages féminins importants.

Néanmoins, tous ces acteurs jouent le jeu de la Fondation. Prévoir les différentes menaces au fur et à mesure et les affronter avec les armes à leur disposition à ce moment, que ce soit l'autorité religieuse ou l'emprise commerciale. Était-ce une réflexion sur les types de pouvoir sur Terre ? Dans tous les cas, ils y excellent, tout en cachant bien leurs agendas, créant quelques rebondissements très intéressants pour. Je craignais que le roman ne devienne trop cérébral (l'intrigue est tout de même basée sur un postulat scientifique) mais plusieurs informations sont cachées au lecteur et il les découvre en même temps que les personnages. Bien souvent, ces informations sont résumés clairement et succinctement à travers les dialogues. Finalement, ce qui semblaient être cinq histoires distinctes se révèlent liées habilement par un fil conducteur qui témoigne du grand talent d'Isaac Asimov.

Si d'un point de vue narratif changer autant de fois les protagonistes pouvait se révéler dangereux, l'idée à la base est tellement originale que ça compense amplement. J'ai hâte de lire les tomes suivants afin de découvrir comment l'Empire s'effondrera et ce que le futur réserve à la Fondation. On reconnait un bon roman quand on continue à y penser, à cogiter, même plusieurs jours après la lecture. Je dois admettre que c'est effectivement le cas avec celui-ci. Et visiblement beaucoup d'autres lecteurs ont vécu la même expérience, il est donc facile de comprendre pourquoi le cycle de Fondation eut un tel retentissement. Donc, c'est une aventure à suivre…
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