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Critique de tynn


Un dîner à Paris est en soi une comédie française*.

Stupeur : le dîner mondain de Madamedu prend l'eau : ils sont 13 à table.
L'hôtesse est anéantie, autant de cette faute de goût impardonnable que de la solution proposée pour limiter le naufrage: on invite la bonne. le plan de table très réfléchi en est tout chamboulé, d'où crispations de certains, provoquant la pensée d'un invité: "Cette soirée part en couilles, j'adore!"

Un dîner savoureux, que j'ai dégusté en gourmandise pour l'ironie, le zeste de paillardise au détour d'un paragraphe, l'érudition sans affectation et le décryptage du petit manuel d'un certain savoir-vivre. L'élégance y côtoie l'absolue goujaterie, le cynisme, le paraître, le pouvoir de l'argent et le racisme ordinaire.

Exercice littéraire féroce de la part d'Assouline, dont le persiflage sent le vécu, quand il dénonce les vanités d'une certaine grande bourgeoisie. Il nous prend à contre pied avec sa domestique arabe et érudite, quand on pouvait s'attendre à un choc frontal de classes. C'est beaucoup plus subtil et l'auteur sait éviter la caricature et les clichés. J'ai craint pendant quelques pages que le propos incisif ne s'essouffle en dévoilant les fragilités bien cachées, mais la chute post prandiale est sous le signe de la légèreté et de l'humour.

Quelle joyeuse lecture!

(*page 29)
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