Pierre Assouline vous présente son ouvrage "
Le nageur" aux éditions Gallimard. Entretien avec
Sylvie Hazebroucq.
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le-nageur-recit
Note de musique : © mollat
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Les enfants, ça ne doit pas mourir avant les parents. Dans une société idéale, on ne devrait mourir que lorsqu’on a fini de vivre.
De loin, la guerre, ce n’est que du bruit. De près, c’est le paysage qui vous tire dessus.
Entre l’éditorialiste et le grand reporter, il ne saurait y avoir de dialogue. Ils ne font pas le même métier bien qu'ils œuvrent dans la même profession.
«Nous ne pouvons faire paraître vos articles sur la Ruhr.
-Pourquoi? N'ai-je pas dit la vérité ?
-Justement. Ne pourriez-vous modifier ? Oh! à peine quelques coupures ?
- Des coupures ? Je ne raconterai jamais que ce que j'ai vu. Strictement vu. Rendez-moi mes papiers. »
La tension monte d'un cran. Ils insistent mais ne changent en rien leurs arguments.
«Votre reportage n'est pas dans la ligne du journal... »
Piqué à vif, Albert Londres prend ses articles sous un bras, sa canne sous l'autre, tire un coup de feutre taupé à la compagnie avant de claquer la porte sur une parole demeurée historique :
«Messieurs, vous apprendrez à vos dépens qu’un reporter ne connaît qu'une seule ligne: celle du chemin de fer...»
Et il s'en va. Sans regrets.
. ne pas oublier que les gens ne vous pardonneront jamais le bien que vous leur avez fait. C'est là une constante de la loi d'ingratitude... Un bienfait ne reste jamais impuni
Reste à résoudre un dilemme: étant donné que les Espagnols nourrissent un double complexe vis à vis de leurs voisins, qu'ils se croient supérieurs aux Portugais mais inférieurs aux Français, et qu'ils se tiennent entre les deux, ce qui est parfois étrange dans la vie de tous les jours, comment vais-je m'en sortir?
C’était le cas de Kipling à un point inimaginable. Doué de tous les prestiges, il n’était pas seulement connu pour sa notoriété mais partout publié, traduit, acheté, lu et relu, avidement commenté. Ses lecteurs se déplaçaient en masse pour écouter ses conférences. On le guettait à l’arrivée du paquebot ou du train. Mais pour autant était-il aimé ?
De cet ahurissant monologue j'émergeai avec une certaine idée, non de l’antisémitisme, mais de l'Administration. Un fonctionnaire, qu'il fût haut ou bas, a-t-il une conscience ? Tout me ramenait à cette question insoluble. En tout cas, s'il avait eu des états d'âme, il le cachait bien.
Ces gens-là sont les pires parce qu'ils sont beaucoup plus répandus, plus invisibles, plus nocifs que les vrais monstres. Ils ont leur morale en devanture, le sens du devoir en bandoulière, et le service de l'État en parapluie. Si ça recommence un jour, il faudra d'abord se méfier d'eux, ceux qui rédigent des rapports et signent des circulaires. En un coup de tampon, ils peuvent envoyer des gens à la mort sans jamais s'interroger sur les effets de leur acte. Dans le crime administratif, la victime est sans visage. Son caractère collectif dilue le crime en faute. Quoi de plus anodin ?
La guerre, c’est un chaos de corps dans un spectacle de Jugement dernier.
La fuite dans la fiction était une protection pour lui ; son bureau, une forteresse ; et les livres de sa bibliothèque, un rempart contre la rumeur du monde.
Notre maître Mallarmé nous avait enseigné que le succès, qui repose souvent sur un malentendu, a quelque chose de vulgaire dans sa faculté à corrompre les esprits.