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Citations sur Une étoile dans le coeur (22)

- Arrête de pleurer et bouge-toi ! Réfléchis un peu ! Renseigne-toi !
Lis des bouquins d'histoire pour savoir d'où ca vient le racisme et l'antisémitisme. Va voir un journaliste, ca peut faire du bruit, ton histoire, dans la presse. (...)
- Tu dis que ta frangine a l'air de mieux s'en sortir.
Va la voir. Discute avec elle. Mais bouge-toi !
J'en suis resté sans voix. Me faire ramasser par cette fille au regard qui semblait innocent. Elle me remettait en place. Sans chichis et sans tralala.
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J'ai reconnu ce bruit. Celui du vieux Caddie d'Ahmed le Bouquiniste. (...)
On l'appelait le Bouquiniste parce qu'il avait tenté d'ouvrir une librairie.
Spéciale occasions. Au milieu de la cité.
Son aventure avait foiré. Tout de suite. Sans prévenir. Depuis, il enrageait (...)

Avant ça, il avait été ouvrier. Chez Renault. Le travail à la chaîne.
Dans les années soixante. Qu'on disait. Il avait rencontré des fils de bourges à la sortie de l'usine. Des étudiants. La révolution dans la tête.
Ils avaient tout refilé à Ahmed. Des envies de chambouler l'ordre bourgeois. Faire péter la société. Ahmed, il avait tout gobé. Cash.

Il avait pris des cours du soir. Appris que le travail est une aliénation. (...)
Ahmed, lui, voulait pas lâcher l'affaire. (...)
Certains l'appelaient Ahmed l'Islamiste. Pour le faire râler. Hurler. (...)
Il insultait les gens. Leur ignorance. Sa longue barbe en tremblait de rage. Le pauvre ! Parce que sa barbe, elle était pas islamiste mais marxiste.
Il fouillait dans son Caddie. Ce bazar ambulant. Pour en sortir une photo en noir et blanc. Avec écrit dessous "Karl Marx".
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Papa avait plié sa vie en quatre et l'avait enfoncée dans sa poche.Bien profond. Il s'était tiré. J'en revenais pas. ça passait pas.
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La colère me montait aux yeux.
Je le lui ai dit, à grand-père :
- Tes grandes paroles, ca m'arrange pas. Tu crois que c'est facile d'être noir et juif là où on habite ?
(note : Damien habite une cité, Les Iris)
Je peux même pas me défendre. Parce que je sais pas ce que ca signifie, Juif !
Je sais pas pourquoi on m'insulte !
Je sais pas d'où ca vient la haine des Juifs !

(...) Grand-père me regardait incrédule. (...)
Grand-père m'a secoué comme un cocotier. Pour décrocher la colère que j'avais dans la tête. Dans le corps. On s'est tus. Immobiles.
J'avais comme le vertige.

- Pour moi non plus ca veut pas toujours dire quelque chose, juif.
Je n'aime pas les drapeaux et les grands rassemblements.
Mais sache que pour moi, ce qui fait que je me sens juif, c'est d'abord ça.
En même temps, il m'a montré son numéro sur son bras. Souvenir des camps.
Il était encore enfant. Il y avait perdu toute sa famille. (...)

Il a pas pu continuer. Les mots semblaient lui blesser la gorge. Cette histoire.

(...) J'en avais le coeur en sang. Tout écorché.
Avant, cette affaire d'Holocauste me disait rien du tout. C'était pour les autres.
Une époque lointaine. Que je toucherais jamais. Bref, je m'en fichais un peu.
Elle me rattrapait. Sous les traits de grand-père. Sur son visage où je n'avais jamais vu de haine.
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- Et toi, tu te sens quoi?
- Moi, je suis black. Je viens du Congo, j'ai dit.
Le rire de maman m' a enfoncé. Je la regardais. du silence plein la bouche.
- Tu viens du Congo? Et t'es arrivé quand? T'es aussi congolais que Tintin. Et pourquoi tu serais pas juif si moi je le suis? Pourquoi tu serais pas français? Ou mon fils ? Tout simplement.
Elle cherchait à m'embrouiller. Se foutait carrément de moi (. ..) Maman, les gens ne savaient pas qu'elle était juive. Anna et moi, tout le monde le voyait qu'on était noirs. On le portait sur nous. Jour et nuit. A la maison, dans la rue. Avant d'être quelqu'un, on était d'abord noir.
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J'ai fini mon thé à toute vitesse. A me tordre les tripes.
Je me suis tiré dans ma chambre. Pour écouter un CD de papa sur ma chaine stéréo. Fela. African beat. C'était super. (...)
African beat. Fela chantait. Il a toujours des morceaux à rallonge. Genre dix ou douze minutes. Saxophone et tam-tam. Guitare et choeur de femmes.
J'avais pas le rythme dans le sang. Aucune sympathie pour la danse.
"Oho ! Congo", je ne sais rien de toi. Je ne suis pas ton enfant.
Tes rythmes me mettent pas en transe. Senghor est mort et papa est parti.
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Un type a été ratatiné. Un soir. Dans le métro.
Une agression antisémite selon la presse. Cris. Lamentations. Scandale. Vives émotions. Le grand bazar. Une manif était organisée. (...) J'y suis allé. (...)

Je suis entré dans la manif. Tranquille. J'ai pas fait long feu. (...)
J'étais pas à ma place, là. Je pouvais pas manifester contre l'antisémitisme.
Parce que j'étais noir. Moi, fallait que j'attende la prochaine manif contre le racisme. (...)
- Fichez-lui la paix, à ce jeune ! Tout le monde a le droit de manifester contre l'antisémitisme ! (...)
- Je vois pas pourquoi je pourrais pas manifester. De toute façon, ma mère, elle est juive. Donc moi aussi.
Ils m'ont regardé la bouche ouverte. Le cerveau à moitié court-circuité par ce que je venais de dire. Ils en revenaient pas. Incrédules, ils étaient. (...)

Un autre type s'en est mêlé. Puis plein d'autres. Personne n'était d'accord.
Chacun avait son point de vue. Ca parlait en même temps. (...)
Est-ce que j'allais à la synagogue ? Est-ce que j'avais fait ma bar-mitsva ? Non. Alors, c'était réglé. Je l'étais pas, juif.
Mais un autre lascar trouvait que ca voulait rien dire. Il était juif, lui. Et athée. Laïc jusqu'au bout des orteils. (...)
Est-ce qu'au moins j'étais circoncis ? m'a demandé un barbu à papillotes.
Vêtu de noir comme un croque-mort. Circoncis ? Ca va pas, non ! (...)

Des types persistaient à croire que j'étais là par provocation. Ils hurlaient "dehors" ! Pas d'Arabes et de Noirs ici ! (...)

Prise de bec générale. (...) Juifs d'Europe et Juifs d'Afrique du Nord.
Réacs et progressistes. Intégristes et Juifs honteux.
Une tranche d'humanité, c'était. Avec sa bassesse et sa grandeur.
Sa beauté aussi.




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- L'autre jour, à l'anniversaire de maman, j'ai entendu que vous vouliez pas que maman épouse papa. Pourquoi ?
Silence. On s'est dévisagés comme deux bibelots en verre dans une vitrine.
(...)

- On était comme tous les parents. Je crois. On avait peur qu'elle se trompe.
Elle semblait si jeune. Une gamine presque. Notre fille unique.
On pensait qu'elle se mariait contre nous. Pour rejeter son éducation.
Son entourage.

Et puis, c'est vrai, ton père était noir.
Ca nous posait un problème. On avait des préjugés. Comme beaucoup de gens. On aurait aimé qu'elle épouse un Juif. C'était plus rassurant.

Le temps a arrangé les choses. On a appris à se connaitre. A s'apprécier.
Je l'aimais bien, moi, ton père. Même s'il est parti.
Dans la vie, on ne sait jamais ce qui va arriver.
Si les décisions qu'on prend sont les bonnes. On vit à l'aveuglette.
C'est la condition humaine.
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J'ai commencé à bouquiner. la rage au ventre. A cause de tous ces cons qui m'insultaient. Fallait que je voie d'où ça venait, ce ragout dégueulasse. La haine des Juifs. Le mépris des Noirs. Pour me défendre. Avec des mots. Des raisonnements. Mes poings avaient besoin d'une pause. Ils étaient crevés de frapper souvent. Un peu de repos donc. Je combattrais avec ma tête. Ça me changerait. Qu'elle turbine un peu. Il était temps que ça marche à la réflexion là-dedans. (p. 130)
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J'ai commencé à bouquiner. La rage au ventre. À cause de tous ces cons qui m'insultaient. Fallait que je vois d'où ça venait, ce ragoût dégueulasse. La haine des Juifs. Le mépris des Noirs. Pour me défendre. Avec des mots. Des raisonnements. Mes poings avaient besoin d'une pause. Ils étaient crevés de frapper souvent. Un peu de repos donc. Je combattrais avec ma tête. Ça me changerait. Qu'elle turbine un peu. Il était temps que ça marche à la réflexion là-dedans.
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