L’agir suprême est non-agir, la parole suprême rompt avec la parole, le tir suprême ne tire pas.
Folie, ô coup du sort, m’a rendu inhumain
Je n’ai pu éviter ni malheur ni chagrin
Aujourd’hui, griffe et croc, à qui ne fais-je peur ?
Jadis, au moins de nom, nous avions même hauteur
Me voici animal entouré d’herbe folle
Et vous, plein de vigueur, juché sur la carriole
J’ai devant moi la lune, les pics et les vallées
Mais le souffle me manque, je ne sais que feuler
Les Égyptiens considèrent l’ombre d’une chose comme une partie de son âme ; les caractères ne seraient-il pas, justement, une ombre de cette sorte ?
Le caractère « lion » n’est-il pas l’ombre d’un lion véritable ? Et le chasseur qui connaît le caractère « lion » ne poursuit-il pas une ombre à la place du lion véritable, tout comme l’homme qui a appris le caractère « femme » embrassera l’ombre de la femme au lieu d’une femme véritable ? Avant le déluge de Pir-napishtim, en des temps reculés ou l’écriture n’existait pas, toute joie et toute sagesse entraient directement en l’homme. À présent, nous ne connaissons plus qu’une ombre de joie et une ombre de sagesse recouvertes du voile de l’écriture. Les gens de nos jours ont mauvaise mémoire. Les génies de lettres leur ont aussi joué ce mauvais tour. Ils ne peuvent désormais se souvenir d’aucune chose s’ils ne l’ont mise par écrit. La peau des hommes est laide, affaiblie, depuis qu’ils portent des vêtements. Laides et affaiblies sont leurs jambes, depuis qu’a été inventé le moyen de se faire transporter. Avec la banalisation de l’écriture, leur tête a définitivement cessé de fonctionner.
la réalité est aussi incertaine, et demeure aussi incompréhensible, qu'un songe ou l'on se dit : il me semble que je rêve
Plongée dans l'ambiance asiatique, songes et mensonges des personnages se mêlent aux animaux somptueux du Japon. Contes et histoires à méditer pour profiter sainement de la vie.