Rien de japonais ici… quoi que... si l'on prête à
Nakajima Atsushi de traiter indirectement de l'expansionnisme nippon des années 30 et 40 ; la postface de la traductrice
Véronique Perrin est très intéressante à ce sujet, montrant aussi les parallèles évidents entre l'écrivain et celui à qui il rend hommage : Nakajima, de santé précaire, est mort à 33 ans en 1942 ;
Stevenson à 44. Et tous deux sont allés vers ses mers du Sud. Si la maladie et la mort sont "des compagnes" de vie, ce livre est tout sauf crépusculaire. Bien au contraire.
Tusitala est sans doute à lire comme un autoportrait et un récit biographique sur R.L.S.,
Robert Louis Stevenson. Extrêmement documentée, le récit alterne avec un journal intime, faux journal bien sûr qu'aurait rédigé pendant les quatre années où
Stevenson habita avec sa famille sur l'île de Samoa jusqu'à sa mort en 1894. Nakajima décrit sa vie quotidienne, faite d'écriture, de réflexion sur la littérature et de travaux (plantations), sa santé, fragile, mais aussi du colonialisme et de l'histoire de Samoa alors sous triple emprise, américaine, anglaise et allemande, en faisant un réquisitoire contre le racisme des occidentaux.