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Critique de POY1


J'apprécie lire un essai qui se veut prospectif quelques années après sa parution. J'ai le plaisir, facile je le reconnais, de confronter celui qui ose se projeter dans l'avenir face à la réalité de ce qu'il avait imaginé. Je pense que ce type d'essai qui veut nous présenter le futur sous d'excellents hospices ou comme une apocalypse ne peut se lire sur l'instant.

Une brève histoire de l'avenir a été édité en 2006. Quatorze ans après, est-ce que Jacques Attali avait raison ? Était-il prophète ou charlatan ? Avait-il prévu le futur par une analyse pertinente ou s'était-il trompé ?

On dit souvent que l'avenir jugera. Dans le cadre de cet écrit de Jacques Attali, la réponse concernant ses projections, certains diront ses prédictions, est qu'il s'est en parti trompé et qu'il a en parti vu correctement l'évolution du monde.

En guise d'introduction, Attali nous propose un rapide survol de l'Histoire du monde de la préhistoire à nos jours. Son approche originale est de concevoir l'évolution de l'Homme comme une conséquence du nomadisme. C'est parce que nous voulons bouger en permanence, malgré notre sédentarité moderne, que certaines sociétés ou pays dirigent le monde. le nomadisme est l'essence du développement de l'esprit marchand. Cet esprit est à l'origine des empires de l'Antiquité puis des centres de pouvoirs qui ont succédé les uns aux autres depuis le Moyen-Age. Ces centres qu'il appelle coeurs ont apporté la révolution technologique et sociétale pour prendre la main sur le monde moderne : Venise, Bruges, Gênes, Anvers, Amsterdam, Londres, Boston et Los Angeles sont ces coeurs, dans l'ordre d'apparition.

L'exercice se complique quand Jacques Attali se projette. Il a bien vu ce nomadisme qu'il affectionne dans les objets connectés qui nous entourent, dans la montée des réseaux et les alternatives aux règles de vie classiques comme les start-up ou la volonté du consommateur de pouvoir décider et donc d'influer sur le développement des industries et des états. Cependant, il n'arrive pas à faire la part des choses. Il nous présente un tableau noirci au possible avec des hyper empires et des hyper conflits qui amèneront à l'avènement d'une hyper démocratie, qui présentée ainsi ne donne pas envie, pour achever son essai sur un optimisme utopique poussé à son paroxysme.

C'est un peu « too much ». Dommage, car de la pondération et une analyse approfondie auraient pu amener à une conclusion intéressante.
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