"La fille du polygame" est la première pièce de théâtre écrite par un mahorais, ainsi que le premier manuscrit de théâtre mahorais en langue française.
Ici tout est terriblement décoiffé : l'heure africaine, les adaptations du Coran, l'immigration clandestine, la justice française et l'éternel machisme....
Averti par son cousin et son neveu de la liaison de sa fille Fatiha avec un étranger manchot, Mr Bahouili - polygame de renom à Mayotte - s'oppose au mariage.
Emancipée, peu instruite mais passionnément amoureuse, Fatiha Bahouili va déranger tous les plans de son père, les rêves de sa mère et l'ordre moral en s'obstinant à épouser Outsirohé.
Comme toutefois le jeune marié se révèle moins dévoué qu'on ne l'avait prévu et choisit aussi la polygamie, l'union dégénère bientôt.
Un procès très haut en couleur sanctionnera les modalités du divorce....
(extrait de "Répertoire du Théâtre contemporain de langue française" de Claude Confortès, paru en 2000 aux éditions Nathan)
« Épouser une Mahoraise, c’est pour un Grand-Comorien, un Mohélien ou un Anjouanais la garantie d’obtenir un passeport français, et le billet d’avion (même s’il reste à payer) vers la Réunion ou l’hexagone. » (Préface de Claude Allibert, p. 5)
« Dans un foyer, toutes les grandes décisions doivent être prises par la femme et toutes les dépenses faites par le mari. C’est ça, la vraie égalité. » (p. 39)
« Avec la nationalité française, tu n’as pas le droit d’être polygame. » (p. 71)
« Tu veux dire qu’un bon mari est celui qui raconte des bla-bla à sa femme ? » (p. 15)