La langue française a inventé un adjectif spécialement pour
Les égarements du coeur : délicieux. Une histoire simple, mais avec des personnages variés, des rebondissements et des péripéties, un dénouement... Pour autant que je sache, ce n'est pas un roman qu'on classerait dans la catégorie feel-good, et pourtant, je trouve que feel-good, c'est exactement l'effet qu'il produit. Peut-être parce qu'il a un vrai style : une écriture qui se pare des charmes du désuet - mais d'un désuet bien dosé, léger, juste assez pour nous transporter dans le passé, mais pas trop pour ne pas faire écran à l'histoire.
Somme toute, ce livre m'a fait un effet analogue à celui de la gradiva de Jenssens : dépaysement, plongée dans un monde disparu, et surtout, délices du sentiment de lire un texte qui coupe complètement de la morosité ambiante. Dans le cas de la gradiva, j'ai le faux souvenir de l'avoir lu en plein soleil, dans le calme, alors que je sais très bien que je l'ai lu dans le métro un jour de pluie. Dans le cas des Egarements du coeur, je sens que se fabrique en moi le faux souvenir de l'avoir lu dans un bon fauteuil, enroulée dans un plaid, en buvant un thé parfumé, alors même que là encore, je l'ai lu debout dans le métro un jour quelconque.
Un roman à lire pour se dégager du quotidien !
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