Qu'une parenthèse

Promets-moi de continuer ta vie, même si je ne reviens pas.

Il faudra que tu trouves quelqu’un pour partager ta vie. Une vie sans amour est incomplète.

- Pourquoi certaines personnes s'effondrent et d'autres se relèvent ?
- Quand on perd la personne qu'on aime le plus au monde, on réagit tous de manière particulière. Ça ne veut pas dire qu'on aime moins, on a juste une façon différente de faire face.

C'est de cette façon que ça se passe ? On aime des gens, ils s'en vont, on les oublie, on les trahit ? C'est ça votre monde d'adultes ? Je ne suis pas d'accord !

Promets-moi de continuer ta vie, même si je ne reviens pas.

J’ai l’ai épousé pour le meilleur et pour le pire. Nous avons connu le meilleur. Peut être est-ce le pire, mais tant pis, nous serons ensemble.

Cela faisait trop longtemps que Dieu m'avait abandonnée. Ou peut-être était-ce moi qui l'avait repoussé. Il ne faisait plus partie de ma vie depuis tant d'années, je ne pouvais concevoir de lui laisser une seconde chance.
(Fin du 2e paragraphe - page 64)

Paris, printemps 1960

Les révélations ne tiennent parfois à rien. D’une chose infime et hasardeuse peuvent naître les plus grandes découvertes, qu’elles soient scientifiques, historiques ou plus personnelles. Il en va de même des secrets. Ils attendent, tapis dans le noir, à l’affût de la moindre faille qui leur permettrait de jaillir à la face du monde, blessant sévèrement ceux qui devaient justement être protégés à tout prix. Leur morsure paralyse, pousse au doute, bouleverse notre vision du monde.

🧰 « Et ici, c’est la France ! Un pays qui nous a accueillis, intégrés. Les Allemands ne pourront pas arrêter tous les Juifs du monde sous prétexte que notre tête ne leur revient pas. Nous sommes trop nombreux. C’est ridicule ! ».

Après s'être installées au salon, Alice aborda le problème sans tergiverser :
- Tu dois lui expliquer Solange. Elle ne sait pas tout, donc elle imagine. Et ce qu'elle imagine est sûrement pire que la réalité.
- Je ne peux pas. Je ne peux pas faire revivre tout ça. Tu sais à quel point ça a été dur.
- Bien sûr que je le sais. J'étais là ! Mais aujourd'hui, Hélène a besoin de comprendre.
[…]
Solange réalisa ensuite qu'elle ne devait plus se taire. Afin que cette part d'elle demeure encore vivant, elle devait la consigner précieusement quelque part, comme un journal qu'elle aurait tenu alors, avec l'espoir de se délester du poids de ses souvenirs.
Elle coucha sur papier cet épisode de son histoire. Cela lui prit peu de temps finalement. Elle pourrait le relire encore et encore. Le faire lire à ses enfants qui lui poseraient sûrement un jour des questions. Mais, tout serait là, conservé soigneusement. Une façon de garder les morts encore un peu vivants avec elle.