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Critique de Perlaa


Il n'est guère de semaines où je ne vois publier sur ma page de critiques une analyse d'Orgueil et Préjugés venant me rappeler régulièrement que je dois impérativement lire ce classique passé jusqu'ici entre les mailles du filet . Cela présente toutefois un inconvénient majeur : que reste-t-il de nouveau et d'original à dire sur cette oeuvre? Vous allez me répondre "On n'attend pas de toi un nouvel éclairage, juste une lecture et ton ressenti". Je pourrais aussi me contenter et me délecter des centaines de critiques déjà exprimées mais non... j'ai pris des engagements...
Je ne peux que me joindre au concert quasi unanime de louanges sur le bonheur de l'écriture de Jane Austen, la finesse et la subtilité de la peinture des caractères et d'une époque. Cela a été dit mieux que je ne saurais le faire.
Je vais plutôt insister sur un aspect moins consensuel qui, moi, me ravit, je veux dire la présence de personnages paticulièrement urticants à l'opposé des héroïnes principales. Jane Austen ne doit pas sa notoriété à ces casse-pieds mais ils y tiennent fort heureusement leur place.
Mr Collins, Mrs Bennet sont de parfaits repoussoirs. le personnage de Mr Bennet , à l'opposé, est également jubilatoire. Ce ne sont pas de simples faire-valoir plantés gratuitement dans le décor. Ils ne sont pas non plus les simples représentants de la diversité d'une société. Comme au théâtre il apportent un comique de répétition réjouissant. Des torrents de paroles stupides, de maladresses, bref de ridicule animent et égayent le roman. Selon une expression à la mode on peut les qualifier d'idiots utiles à double titre ici car ils pensent servir une cause juste mais aussi formellement ils donnent du piquant du roman. On retrouve ce type de personneages dans Emma, l'hypocondriaque père d'Emma, Mr Woodhouse, ou la bavarde Miss Bates remplissent la même fonction même s'ils sont plus sympathiques. D'ailleurs en fin de roman Mr Collins n'est plus au centre de l'action, il vit désormais loin de Longbourn mais il va écrire 2 lettres qui sont des monuments de méchanceté , d'hypocrisie et de sottise. Mr Bennet avoue lui-même et j'ai l'impression que c'est Jane Austen qui parle " Pour rien au monde je ne renoncerais à ma correspondance avec Mr Collins". Mr Bennet, personnage placide et excentrique à la fois, manie le sarcasme, et les railleries avec délectation. On n'est jamais déçu de ses rares interventions. Quant à la très terre à terre Mrs Bennet, aussi exaspérante soit elle , on sourit de son cinéma et de sa futilité , il fut" préférable pour son mari, qui n'eût sans doute pas gouté un bonheur conjugal d'une nature aussi insolite, qu'elle restât, à l'occasion, victime de ses nerfs, et sans désemparer la plus sotte des femmes". Il me semblerait aussi dommage de se priver d'un personnage aussi pathétique.
Rassurez-vous! la sottise ne me satisfait pas plus que vous dans le vraie vie, elle m'enchante sous la plume de Jane Austen.
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