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Critique de Sea


4 3 2 1 c'est quatre itinéraires au cours des années soixante et un peu avant aux Etats-Unis auxquels je me suis attaché. Ce volumineux roman apparaît comme mon premier coup de coeur de cette année 2020 si particulière. Archie Ferguson n'est pas un mais quatre, c'est avec joie que ses péripéties m'ont accompagnés depuis quelques semaines.
Vous m'avez manqué.
J'aime vous écrire, j'aime chroniquer à propos de mes lectures. Depuis mars dernier je n'avais rien confié. La raison ? Je me suis évadé en avec Paul Auster et son énorme histoire, 4 3 2 1, avec ses personnages et leur introspection intense.
J'ai regagné avec plaisir les contrées étranges, irremplaçables, de cet auteur génial. J'ai pris mon temps, pour apprécier.
A la fin, j'avais hâte de vous de vous donner mon opinion favorable. Mes avis sont souvent encourageants, sensibles, sympathiques. Sinon je n'écris pas. Vous me comprenez ?
Chroniquer pour Babelio est un rituel, un exercice de partage qui fait du bien. Je vais choisir des romans et des lectures plus courtes à l'avenir. Parfois un bon pavé c'est bien aussi, il faut faire des pauses.

Avec Paul Auster je suis certain d'aimer, puisque c'est introspectif. A chaque fois je m'attache au personnage principal, ici Archie Ferguson et aux nombreux personnages secondaires. Ici en plus je m'attache à la construction extraordinaire de cette saga.
Je pense que cette histoire contient une dose d'autobiographie et comme d'habitude Paul Auster dilue les choses et les événements avec de la fiction, il est le maître pour cela.
Le récit débute aux Etats-Unis à Newark quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale et traverse toutes les années soixante avec les troubles que l'on connait. Paul Auster parvient toujours à m'étonner. Il m'entraine dans cette folle aventure. Je m'y perds et retrouve mon chemin un temps après. C'est l'objectif de ce roman : noyer son lecteur. En tous les cas c'est l'effet que cela m'a fait.

Paul Auster part d'un personnage principal. Il débute à l'enfance et nous conte son histoire jusqu'à l'âge adulte. C'est très malin de sa part puisque c'est la période très intéressante des premières fois, des premiers émois, des passions sportives que l'on délaisse ou pas, des choix à faire pour le reste de sa vie. Et là surprise quatre possibilités s'offrent.
Archie Ferguson se divise en quatre trajectoires différentes avec un tronc commun.
A chaque fois Archie est fils unique d'origine juive, il est fan et pratiquant de sports base-ball, basket-ball, il aime lire et écrire, il fait des études orienté vers le journalisme et les métiers de l'écrit. Pendant ses études il tombe amoureux de la même étudiante, la délicieuse Amy Schneiderman. Amy est l'élue de son coeur, son fantasme parfait.
Archie évolue dans le cercle familial et son milieu plus ou moins bourgeois. Au cours d'une période marqué par le refus de la population américaine de la guerre du Vietnam, la lutte pour les droits civiques et les mouvements de contestations en tous genres. Archie veut plus que tout se faire publier, vivre de sa plume et devenir un auteur reconnu.
Pour le reste tout diffère, son orientation sexuelle qui se construit à son adolescence, ses relations avec ses parents, ses choix par rapport à la manière de s'y prendre pour être publier, ses choix et opportunités à l'école, ses choix d'études secondaires et de petits boulots d'étudiants, ses choix pour ses relations amicales qui divergent dès l'enfance puisque dès le début de leur vie, les enfances des quatre Archie sont distinctes et déterminent la suite de leurs existences. Je vous le disais de quoi s'y perdre. Tout l'intérêt réside là.
A partir de quand sommes nous prédestinés ou non à faire tel choix ou tel autre choix ? Par rapport à quelle circonstances ? C'est la question que pose cette histoire.

Paul Auster à le style « forêt de mots ». Un tracé de phrases hypnotiques. Souvent il n'y a rien d'extraordinaire, une suite d'événements semblables à une vie comme la mienne et la vôtre à partir du moment où l'on souhaite s'intégrer dans la société et contribuer à l'effort commun.
C'est cette façon de décrire les événements avec cette délicatesse, cette façon de penser, parfois proche de la mienne. C'est cette manière de parler de pour et avec ses personnages qui me fascine.
Quand vous lisez un roman de Paul Auster les personnages vous collent à la peau et vous ne pouvez-vous désintéressez de leurs vies puisque vous savez tout de ce qu'ils pensent, vous connaissez leurs modes de fonctionnement, vous connaissez leurs qualités et leurs défauts, vous partager leurs visions du monde. Vous faites face à leurs contradictions, leurs épreuves, leurs succès et leurs échecs avec eux.
Vous êtes imprégné d'eux.
Parfois vous devenez eux-mêmes ?

Archie Ferguson devient un symbole de l'Amérique d'avant-hier. Bien que ne les ayant pas vécu j'éprouve de la nostalgie en lisant des passages sur ces révoltes et ces conflits des années soixante.
Je me suis attaché aux destins d'Archie Ferguson parce qu'il représente quatre possibilités à l'époque d'une Amérique qui croyait encore à des jours meilleurs.

Je vous prescris cette lecture si vous aimez, l'introspection, des personnages vous ressemblant, la réflexion sur les destins et les hasards, la période des années soixante aux Etats-Unis riches en rebondissements et revers politiques, le romantisme entre Archie Ferguson et Amy Scheiderman.
Je note cinq étoiles même si il y a quelques longueurs parfois pénibles que je lui pardonne, quand il est lancé Paul Auster s'arrête plus.
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