AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de amcl3342


Quel livre ! le libraire qui me l'a recommandé puis vendu m'avait demandé avec un petit sourire : "Vous n'êtes pas sujet aux migraines ? Alors, 4321... 0 et bon voyage!" Rétrospectivement, j'adhère à son humour. C'est une oeuvre unique, que je pensais définitive pour Paul Auster, écrivain prolifique que je suis depuis longtemps, et qui, semble-t-il, s'en est relevé et s'est remis à l'écriture. Je ne vais pas répéter ce que d'autres critiques ont présenté mieux que moi quant à la structure multiple de ce livre. Mais c'est clairement un vertigineux tour de force que de livrer cette quadruple biographie de la même personne, car il s'agit vraiment de la même personne, avec la même hérédité, mêmes penchants secrets ou publics, mêmes goûts ou ambitions dans toute leur complexité et leurs contradictions. C'est ainsi qu'à la suite d'un événement majeur ou mineur, peut-être du battement d'aile du fameux papillon, la pièce de monnaie du destin tombe d'un côté ou de l'autre, mais il s'agit toujours du même Archie Ferguson (ou Paul Auster) qui, quelle que soit sa ligne de vie, a les mêmes problèmes relationnels avec son père, les mêmes incertitudes sexuelles, le même goût pour le base-ball(!), l'écriture et la culture française. Les quatre Archibald Ferguson sont à la fois si différents mais si semblables. Je parlais plus haut de tour de force, car c'est chaque fois un monde, un univers familial, social, émotionnel, différent, mais parfaitement réaliste, cohérent, passionnant que Paul Auster met en place autour de son héros, notamment dans le contexte des années 60 et de la grande histoire des Etats Unis et du monde. Sans divulgâcher, c'est dans les dernières pages du livre que l'on trouve furtivement la clef de cette quadruple biographie, clef qui nous ramène à Paul Auster lui même, démiurge multiforme, incroyablement doué.
Au-delà de mon enthousiasme, avouerai-je que j'ai failli suspendre ma lecture dès la première centaine de pages, car c'est un oeuvre exigeante aussi pour le lecteur qui, s'il veut l'apprécier (l'adorer?), doit payer un prix (!), être particulièrement attentif pour en savourer la complexité, éventuellement prendre des notes pour soutenir sa mémoire, comme moi ou d'autres sur ce site. Comme l'annonçait mon libraire, on embarque dans 4321 pour un magnifique voyage, mais on sait que, souvent, ce sont les expériences les plus exigeantes qui restent les plus marquantes et les plus gratifiantes.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}