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Critique de Arianemasoeur


« Ferguson comprit que le monde était fait d'histoires, tellement d'histoires différentes que si on les rassemblait toutes pour les mettre dans un livre, celui-ci ferait neuf cents millions de pages ». le roman de Paul Auster se contente de mille deux cent treize pages et j'en suis sortie étourdie et émerveillée. Quel talent ! Archie Ferguson est un garçon né en 1947 à Newark, comme Paul Auster lui-même et issu comme lui d'une famille d'origine juive. Nous suivons dans ce roman les tribulations d'Archie, de l'enfance à l'adolescence et à l'âge adulte, et la naissance de la vocation d'un écrivain.
Paul Auster nous invite à un quadruple voyage merveilleux dans les quatre destins d'Archie Ferguson et, parallèlement, dans les quatre destins possibles de ses parents, de toute sa famille et de ses amis.
Ce roman est un labyrinthe dans lequel on ne se perd jamais, car l'auteur a le don de nous emmener avec lui, lecteurs aveugles et consentants, et de nous tenir suffisamment par un coin de la manche pour nous rattraper avant que nous soyons complètement égarés. Comme toujours chez Auster, la dimension du jeu est très présente (on retrouve par exemple ce fameux carnet rouge présent dans la Trilogie new-yorkaise) mais l'auteur ne sacrifie jamais le plaisir romanesque de ses lecteurs au plaisir du jeu et il ne nous épargne ni joies, ni tragédies ni rebondissements inattendus.
Comme souvent chez les auteurs américains contemporains, ce roman est l'occasion d'un voyage passionnant dans l'histoire récente des Etats-Unis, guerre du Vietnam, révolte des étudiants à Columbia, lutte pour les droits civiques, mort de Kennedy. Sans oublier les bases de la culture populaire, avec notamment le base-ball, cher au coeur d'Auster comme à celui de nombreux auteurs américains.
Archie est aussi un garçon exceptionnellement doué, féru dès son plus jeune âge de littérature, de musique, de peinture, ce qui est l'occasion pour Auster de morceaux de bravoure où il déploie avec brio son érudition, son amour des mots et de l'art. Et bien sûr sa passion pour l'écriture, qui autorise tous les sacrifices. « Crime et Châtiments fut l'éclair tombé du ciel qui le fracassa en mille morceaux et quand il parvint à s'en remettre, il ne subsistait plus aucun doute à Ferguson quant à son avenir ». Il deviendrait écrivain.
Lisez ce roman, vous ne le regretterez pas, mais sachez qu'une fois que vous serez embarqué dans cette folle histoire, ou plutôt dans ces folles histoires, vous ne pourrez plus descendre en route !
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